Malgré l'immense diversité ethnique, culturelle, religieuse, géographique, et la divergence des orientations politiques, le mouvement nationaliste dès ses débuts a toujours posé l'unité nationale comme le jalon de l'indépendance de l'Indonésie. A partir de quoi Soekarno fondera t-il le nationalisme d'un archipel aussi hétérogène que celui de l'Indonésie ? Pour parvenir à imposer cette volonté comme naturelle, il n'a pas hésité à recourir à une histoire traditionnelle, à des valeurs autochtones, définies par référence à l'Orient et donc par opposition à l'Occident. L'accent est mis sur l'histoire de cette communauté indonésienne et sur le désir « de vivre ensemble ». Dès les années 30, Soekarno pose la nécessité d'une unité de la nation centralisée autour d'un pouvoir fort dont le dirigeant saurait donner l'inspiration et connaîtrait « les désirs du peuple plus clairement que le peuple lui-même » (discours Mentjapai Indonesia Merdeka en 1933).
[...] Son adage une patrie, une nation, une langue En octobre 1928, les Indes Néerlandaises sont durement frappées par la grande répression économique internationale qui amène une réduction forcée des productions d'exportation. Parallèlement, l'activité du mouvement nationaliste diminue car la répression des autorités coloniales s'intensifie. Soekarno est arrêté en 1929 et son parti se dissout alors que la crise atteint tout le pays. Les cours s'effondrent, la misère et le chômage sévissent. Le leader nationaliste est exilé en 1933. D'autres leaders, ayant fait leurs études en Hollande, donc plus favorables à la formation d'une élite nationale plutôt qu'à l'agitation des masses comme le conçoit Soekarno, sont expatriés à leur tour. [...]
[...] Un conseil des musulmans indonésiens est créé, le Masjumi. Dès 1944, la guerre tourne mal pour le Japon. Le colonisateur change finalement de position à l'égard de l'indépendance indonésienne qu'il perçoit dès lors comme un moyen de freiner le retour des forces alliées dans la région. Il instaure le Comité d'étude pour la préparation de l'indépendance le BPPKI, réuni pour la première fois le 29 mai 1945 pour 4 jours. Les questions débattues portent sur la place de l'Islam dans l'Indonésie indépendante et sur le fondement du futur Etat. [...]
[...] Elle conserve toutefois le Pantja Sila dans son introduction et le principe de la famille comme principe d'organisation de son économie. Bibliographie Outils Indonésie, Encyclopédie Larousse Universelle, ressource électronique, France Indonésie, Encyclopédie Wikipedia, ressource électronique, France. Ouvrages généraux CAYRAC-BLANCHARD Françoise, L'Indonésie : un demi siècle de construction nationale. Ed. Harmattant : coll. Recherches Asiatiques, Paris RAILLON François, Indonésie : la réinvention d'un archipel, Ed. La documentation Française, Paris KEMAL Surya, L'Indonésie des généraux : dix ans de fascisme, Ed. Comité Indonésie France, Paris. [...]
[...] Sriwijya, était situé à l'emplacement de Palembang. Il fut un centre de commerce de première importance grâce à sa localisation stratégique et un centre religieux avec monastères hindouistes et bouddhistes. Quand à l'empire Modjopahit, il s'était assuré une descendance en envoyant ses princes et princesses sur toutes les terres connues et atteintes via le réseau des échanges commerciaux. Ainsi, promis à ceux qui gouvernaient ces terres étrangères, ils permettaient à l'empire de pérenniser des liens. Quelle qu'ait été l'importance réelle de ces ensembles politiques, le recours à ces ancrages historiques régionaux n'est pas énoncé par Soekarno comme une preuve de véracité du principe géographique mais essentiellement pour mettre fin aux anciennes délimitations européennes de l'Archipel. [...]
[...] La constitution de 1945 Lors de la réunion du BPPKI, les nationalistes définissent les critères de ce qui allait devenir la République d'Indonésie. Enoncés par Soekarno le 1er Juin 1945, les Pantja Sila sont les cinq principes fondateurs de l'Etat qui figurent dans la constitution. A l'origine, ces préceptes sont créés pour mettre fin au conflit qui a éclaté entre le groupe nationaliste et le groupe musulman à propos de la revendication d'un Etat islamique. Souhaitant proposer une sorte de programme commun capable de faire l'unanimité, Soekarno reprend les thèmes qu'il a mis au point dès les années 30 : nationalisme, humanité ou internationalisme, démocratie, justice sociale et croyance en Dieu. [...]
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