La naissance du parti fasciste italien, exposé d'histoire contemporaine de 6 pages
La question de la naissance du parti fasciste italien ne peut se limiter à un récit événementiel du congrès de Rome de 1921 qui accouche d'une structure officielle, le parti national fasciste. Il convient avant tout de se poser la question de la définition du parti fasciste, et de se demander à partir de quel moment peut-on réellement parler de « parti » fasciste ? Par précaution, nous emploierons le terme de « mouvement » tout le long de cette analyse, car avant d'être un « parti », le fascisme est bien un mouvement, une rencontre de forces hétéroclites qui visent tous à défendre des inserts ou des idées façonnés par un nouveau contexte d'après guerre.
1. Les dynamiques à l'origine de la naissance du parti national fasciste
2. Problèmes de la transition du mouvement au parti : violence et forces centrifuges
3. Le PNF ou l'aboutissement d'un compromis
[...] La Milice est là pour assimiler l'action violente des fasci à une troupe encadrée et organisée. Nous considèrerons donc la naissance du parti fasciste italien à travers toutes ces questions, à travers d'abord les dynamiques à l'origine de sa création, puis à travers ses enjeux et les difficultés à dépasser et enfin dans sa création de fait et les compromis qu'il admet et qui font de cette transition de mouvement en parti une phase créatrice du fascisme italien Les dynamiques à l'origine de la naissance du parti national fasciste La naissance du parti national fasciste ne peut être distinguée des origines de l'émergence du fascisme italien. [...]
[...] Prenant acte de l'ampleur du mouvement, Benito Mussolini, fort du succès de son journal Popolo d'Italia et principal partisan de l'interventionnisme pendant la guerre, décide d'organiser une réunion à Milan le 21 mars 1919. A l'issue de la réunion, les participants fondent un groupe, le faisceau de combat. Des fasci se constituent dans la plupart des villes : Gênes, Bergame, Trévise, Naples, Rome, Bologne, Florence, etc. Le groupe se dote aussi d'un programme qui montre bien toute l'ambiguïté du mouvement, mêlant revendications nationales et socialistes. [...]
[...] La question de la naissance du parti fasciste italien ne peut se limiter à un récit événementiel du congrès de Rome de 1921 qui accouche d'une structure officielle, le parti national fasciste. Il convient avant tout de se poser la question de la définition du parti fasciste, et de se demander à partir de quel moment peut-on réellement parler de parti fasciste ? Par précaution, nous emploierons le terme de mouvement tout le long de cette analyse, car avant d'être un parti le fascisme est bien un mouvement, une rencontre de forces hétéroclites qui visent tous à défendre des inserts ou des idées façonnés par un nouveau contexte d'après guerre. [...]
[...] La violence est pour eux un mode de vie. L'alliance qui se créée entre fascisme et classe dirigeante ne les dérange pas, car leur action contre les socialistes s'en voit légitimée. Ainsi le mouvement fasciste, utilisé comme un instrument de lutte anti-socialiste par la classe dirigeante, met en place avec elle une alliance opportuniste qui sera l'une des bases de la construction du parti fasciste. En effet, il s'agit bien d'un compromis autoritaire qui repose, selon Philippe Burin, sur la conclusion d'une alliance informelle avec les forces conservatrices du pays En rétablissant l'ordre, les fascistes mettent en avant la dimension restauratrice de leur action, ce qui la rend en quelque sorte légitime. [...]
[...] Il faut chercher la raison de ce changement profond par les éléments qui constituent le mouvement fasciste. En effet, sur membres (environ la moitié des adhérents) sont de petits commerçants des employés des fonctionnaires exercent des professions libérales et sont des étudiants issus de la bourgeoisie. De plus, cette domination est visible à travers les cadres du parti : les trois quarts des responsables nationaux, des secrétaires fédéraux ou des dirigeants locaux appartiennent à la petite bourgeoisie urbaine. Il s'agit de satisfaire ce que Renzo De Felice définit comme les classes moyennes émergentes c'est-à-dire des représentants des professions libérales, les employés et les cadres de l'industrie et du commerce principalement.[8] Cependant, les dirigeants du squadrisme condamnent le caractère réactionnaire et la bureaucratisation du mouvement, c'est-à-dire ce dont ils craignent depuis l'idée de la création d'un parti organisé. [...]
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