Le mot « féminisme » serait né selon certains en 1837 sous la plume de Charles Fourier, mais ce néologisme est contesté par d'autres qui datent l'apparition du concept en 1872, dans un pamphlet d'Alexandre Dumas. En retenant la deuxième hypothèse, on constate qu'il s'agit d'une réalité assez neuve (...)
[...] Néo-malthusianisme et émancipation sexuelle : grève des ventres (Marie Huot, 1892), être mère quand elle l'aura résolu, c'est le premier pas, le point le plus essentiel de la véritable émancipation de la femme, et par suite, de toute la race (Paul Robin, socialiste proche de Bakounine, crée en 1896 la Ligue de la régénération humaine). Saint-simonisme et émancipation de la femme par le divorce . -Peu ou pas de mouvements féministes en Europe de l'Est et du Sud. Pas de fédération internationale des mouvements féministes mondiaux (à part, en 1878, le Congrès international sur les droits de la femme). [...]
[...] Dans cette perspective, le féminisme a une indéniable portée dans la démocratisation dans la mesure où il engendre une transformation sociale nécessaire à l'implantation d'une démocratie réelle. Dans quelle mesure les féminismes naissants permettent-ils de sensibles progrès dans le processus de démocratisation en Europe et aux Etats-Unis dans la seconde moitié du 19e siècle ? Si les différents féminismes, éclatés, incohérents, et liés à d'autres mouvements revendicatifs, ne sont pas parvenus à établir en Europe et aux Etats-Unis de véritables démocraties paritaires à la veille de la Grande Guerre ils ont entraîné, de par justement leur division, leur incohérence et l'apport de mouvements associés, de profondes transformations mentales et sociales nécessaires à l'instauration d'une démocratie effective (II). [...]
[...] Le féminisme est un objet d'étude très délicat à manier pour trois raisons : c'est un mouvement très éclaté tant par sa nature ou ses revendications que par les moyens qu'il se donne, c'est un combat souvent associé à d'autres combats tels que l'abolitionnisme ou le socialisme, et c'est un mouvement ambigu tant par l'évolution du sens de la notion de citoyenneté que par l'attitude équivoque de nombre de ses acteurs. Il vaut mieux parler de féminismes plutôt que du féminisme, tant est grande la diversité du mouvement. [...]
[...] Par portée on entend tout d'abord la distance parcourue par un projectile, qui est nécessaire ou non pour atteindre une cible : de même que les missiles à longue portée traversent le ciel et atteignent des cibles très lointaines, le féminisme aurait pu pourfendre tous les obstacles et obtenir une démocratie paritaire. Dans cette perspective, le féminisme n'a pas eu une grande portée dans le processus de démocratisation, puisque les droits politiques ont été refusés aux femmes par de nombreux pays. Mais la portée est aussi l'amplitude d'un effet causé par un phénomène, son importance : les écrits d'un romancier peuvent avoir une portée considérable dans la mesure où ils fascinent des milliers de lecteurs et influencent leur manière de penser et de concevoir le monde. [...]
[...] Participation active des femmes au sein de l'AASS (americain anti- slavery association). La trahison des femmes -Les succès de l'abolitionnisme éclipsent totalement les revendications féministes. 1868, 14e amendement prévoit le vote des hommes, Noirs ou Blancs, mais pas des femmes. 1869, 15e amendement n'inclut pas le sexe dans les discriminations interdites. Conclusion partielle : les féministes sont apparemment ultra-minoritaires et leurs réussites très ponctuelles, l'association avec d'autres mouvements contestataires semble conduire soit au discrédit, soit à l'oubli des revendications féministes. Tout ceci est vrai. [...]
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