Premier consul de 1800 à 1804 puis empereur des Français de 1804 à 1815, Napoléon Ier (1769-1821) est une figure de proue de l'histoire de France. Despote éclairé, il a institutionnalisé de nombreuses réformes élaborées pendant la Révolution française, conquis pratiquement toute l'Europe et contribué à la modernisation des nations qu'il a dominées. Mais sa plus grande conquête est sans aucun doute le mythe qu'il a façonné, si bien qu'il reste encore aujourd'hui au cœur de l'imaginaire collectif. En façonnant son image, cette silhouette reconnaissable entre toutes — une redingote grise et un bicorne surmontant deux grands yeux froids et décidés —, le « petit caporal » a conquis le monde. Il est devenu l'emblème de la méritocratie révolutionnaire, le modèle de la volonté de puissance. Aujourd'hui, l'héritage politique de Napoléon est retors. S'il est plutôt revendiqué par les partis de droite, il féconde toutes les tendances politiques, car il repose surtout sur le legs d'une conception de l'État centralisé et des institutions pérennisées deux siècles après son règne. Le premier Empire a été, en définitive, le régime transitoire à travers lequel la Révolution s'est enracinée en France.
[...] Et en créant la Banque de France, en assurant une monnaie stable avec le franc germinal et grâce aux butins de ses conquêtes, Napoléon réorganise les finances de l'État. Un régime autoritaire Cependant, ce vaste mouvement de réforme s'accompagne d'une confiscation des libertés politiques entreprise par Fouché, qui est placé à la tête de la Sûreté : réduction de l'opposition, surveillance policière, censure. La construction du mythe Napoléon 1 Le culte de Napoléon au XIXème siècle De 1815 à 1860, une période de nostalgie se développe parallèlement à l'affaiblissement militaire de la France. [...]
[...] Une amnistie des émigrés est enfin signée en 1802. Ces événements favorisent ainsi le retour de la paix civile et la réconciliation nationale. Une réforme des structures politiques et économiques Après avoir restauré la paix civile, Napoléon s'attache à réformer en profondeur les structures politiques et économiques de la France. Une réorganisation de l'ensemble de l'appareil administratif et juridique est ainsi lancée. En créant la fonction de préfet, relais direct de l'autorité centrale dans les collectivités locales, Napoléon contribue à perpétuer la centralisation administrative commencée sous l'Ancien Régime et prolongée par la Révolution. [...]
[...] Tout un sentiment national se construit donc autours d'un mythe Napoléon. Plus fondamentalement, la IIIème République est une république frêle et souvent rongée par l'antiparlementarisme. L'entretien du mythe Napoléon vise donc à rassembler le pays, à construire un sentiment national pour conduire à une unité et une consolidation solide de la république. En exaltant l'appel direct au peuple, la personnalisation de l'autorité, la fierté nationale et la haute idée de la France, le gaullisme est souvent présenté comme un nouveau bonapartisme. [...]
[...] Aujourd'hui, l'héritage politique de Napoléon est retors. S'il est plutôt revendiqué par les partis de droite, il féconde toutes les tendances politiques, car il repose surtout sur le legs d'une conception de l'État centralisé et des institutions pérennisées deux siècles après son règne. Le premier Empire a été, en définitive, le régime transitoire à travers lequel la Révolution s'est enracinée en France. Napoléon : progressisme et autoritarisme 1 La restauration de la paix civile Le 9 novembre 1799, Bonaparte prend le pouvoir et dicte une constitution qui renforce son pouvoir. [...]
[...] Un musée de l'Histoire nationale à Versailles célèbre, à la demande de Louis Philippe, les victoires militaires de Napoléon. La classe politique libérale et républicaine quant à elle veut voir en Napoléon un soldat de la Révolution unificateur de l'Europe et un fondateur de l'État de droit, alors que les romantiques s'enthousiasment pour un Napoléon tragique, enchaîné sur son îlot rocheux de l'Atlantique et modèle d'une génération perdue. Sous Napoléon III, une mobilisation de la grandeur passée est lancée pour légitimer un régime factice. [...]
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