Exposé sur le mutualisme d'Henry Vermont et l'idée d'obligation en matière de prévoyance. Quelle est donc la portée de ses idées et de son action ?
[...] Henri Vermont a donc joué un rôle considérable dans la mutualité française durant le dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Hostile au socialisme d'État il pense que la question sociale peut être résolue par les enseignements du christianisme tels qu'il les conçoit. Pour ce faire, il s'attache au rapprochement entre les classes accordant une grande importance à la présence des membres honoraires et à la diversité des professions des sociétaires participants. Il espère éviter ainsi les tentations socialistes et les empiètements de l'État. [...]
[...] Henry Vermont est né à Rouen, le 20 janvier 1836. Il est issu d'un milieu populaire, son père étant cylindreur et sa mère fille de commerçants. Il suit des études chez les frères des écoles chrétiennes, entre à la faculté de droit de Paris puis exerce comme avocat à Rouen à partir de 1860. On peut dire qu'issu d'une famille relativement modeste il aspire à l'ascension sociale. Ce parcours a sans doute influencé Henry Vermont qui est convaincu que le travail et l'épargne constituent le meilleur moyen d'améliorer sa condition sociale lorsqu'on est membre des classes populaires. [...]
[...] Il faut donc encourager les sociétés de secours mutuel qui permettent d'améliorer le sort des milieux populaires et de rapprocher les différentes classes sociales tout en limitant le développement de l'assistance qu'il juge inefficace et trop coûteuse. En revanche, il croit aux vertus d'une prévoyance qui doit rester libre. Hostile au socialisme d'État et à l'assurance obligatoire, c'est un partisan résolu du libéralisme dans le domaine social. Il s'oppose non seulement à l'idée d'obligation en matière de prévoyance mais aussi à celle d'une spécialisation des cotisations. En ce sens, il encourage les donations des membres honoraires et demeure ici un homme d'œuvres. [...]
[...] Dans ces négociations, Henry Vermont s'oppose vivement au projet défendu par Louis Ricard (ancien maire de Rouen, président de la commission de prévoyance sociale de la Chambre, député et ministre de la justice). Il n'accepte pas la spécialisation des cotisations à laquelle est favorable Louis Ricard, dans la mesure où elle tend à supplanter l'idée de prévoyance en faveur de l'idée d'assurance. Cette hostilité à l'égard des procédés de gestion emprunté aux assurances tient essentiellement à l'idée qu'il se fait des sociétés de secours mutuel. [...]
[...] Autrement dit, l'assistance vient compléter et rendre efficace l'œuvre de la prévoyance Or sans cette aide, ils mettent en avant la nécessité de procéder à une répartition équitable des indemnités en effectuant des calculs basés sur les statistiques et en utilisant des tables de morbidité. On trouve des idées similaires chez Anatole Weber qui publie en 1913 Les Errements des sociétés de secours mutuels. De plus, il conteste l'idée selon laquelle les sociétés de secours mutuel sont moins onéreuses (de par le recours au bénévolat) que les sociétés d'assurances mutuelles. Sans aller jusqu'à confondre sociétés de secours mutuel et assurance, certains comme le radical Louis Ricard, cherchent à rationaliser la gestion des mutuelles en prônant notamment la spécialisation des cotisations. [...]
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