Musulmans, France, XXème siècle, identité culturelle, religion
Au début du XXème siècle, la France est une grande puissance impériale, comptant de nombreux sujets musulmans. En métropole, les musulmans constituent une infime minorité avec à peine quelques milliers de personnes. Cependant, le XXème siècle, marqué par deux guerres mondiales, les indépendances, et des phases de croissance économique conjuguées à une faible démographie, est aussi celui d'une immigration croissante en provenance d'Afrique du Nord et d'Afrique noire. Avec ces flux migratoires, la France compte de plus en plus de mahométans. Si bien qu'à la fin du XXème siècle, l'islam est devenu la deuxième religion en France.
L'expression « les musulmans en France » doit être explicitée. Certes, les musulmans sont initialement ceux qui croient en Mahomet et qui pratiquent les rites islamiques. Cependant, ce groupe est très difficilement cernable dans la société française. L'expression doit donc être définie plus largement. Les musulmans en France sont dans leur grande majorité issus de l'immigration et leur histoire est par conséquent liée à celle de l'immigration. D'autre part, être musulman en France, ce n'est pas être musulman dans l'absolu ; c'est être de culture, voire de foi, musulmane dans une société occidentale, de tradition chrétienne et laïque. De plus, la France a une tradition jacobine, c'est-à-dire que son modèle d'immigration est un modèle d'assimilation.
[...] La question de l'islamisme en France crée une confusion totale entre islam et islam politique. Cette montée intégriste est vécue comme un échec par une génération qui a cherché à s'intégrer et qui s'est véritablement faite noyautée par le GIA. L'islam est instrumentalisé, il devient une identité de substitution pour les jeunes immigrés alors que la plupart des jeunes ne voient en l'islam qu'une ligne de conduite pour devenir meilleurs dans le cadre d'une société laïque. CONCLUSION. En définitive, les musulmans de France sont passés du modèle assimilationniste jacobin au modèle de l'intégration en tant que musulmans et français. [...]
[...] Léon Blum s'y oppose. Il fait arrêter Hadj et dissoudre l'Etoile Nord-Africaine (aout 1937). Cependant, la gauche au pouvoir accorde aux travailleurs musulmans le droit à l'assurance maladie et à l'assurance chômage. Les syndicats ouvriers sont quant à eux divisés sur les solutions à apporter à la situation précaire des immigrés musulmans face à la crise économique, et aux contestations de l'autorité française en Afrique du Nord qui sont relayées en France par l'ENA. CGT et CGTU ont toutes les deux le souci de favoriser la syndicalisation des travailleurs musulmans. [...]
[...] La religion a une fonction fédératrice, mais on découvre qu'être musulman en France recouvre différentes réalités. A partir du milieu des années 1970, la méfiance et la stigmatisation des musulmans les poussent à affirmer leur identité et leur volonté de s'intégrer, d'être français. Cependant cette affirmation renforce les sentiments xénophobes et islamophobes latents d'une part, et va jusqu'à l'intégrisme d'autre part. Les Français, musulmans ou non, sont confrontés au problème de la visibilité de la religion dans l'espace public : entre liberté de culte, laïcité et sécurité, comment permettre aux musulmans d'exister en tant que tels sur le sol français ? [...]
[...] Laïques et républicains, ils adoptent la démarche assimilationniste. Ceux-ci ne voient aucune contradiction dans le fait de se syndicaliser et être musulman puisque les sphères du religieux et du politique sont clairement distinctes. Ils prennent de la distance au dogme islamique, ils se déclarent généralement de culture musulmane mais non-pratiquants. Selon l'historien Jacques Barou, les mosquées d'atelier sont pour eux « un pôle de mobilisation capable de renforcer, d'une part la cohésion communautaire et à travers elle l'identité culturelle, d'autre part la légitimité de l'action syndicale aux yeux des musulmans ». [...]
[...] Les premiers visés sont les algériens ; mais leurs enfants ont grandi ici et ils entendent rester en France. Finalement, le dispositif d'aide au retour ne touche qu'un petit nombre de personnes même s'il en inquiète beaucoup. Plus tard, la seconde crise pétrolière de 1979 adjointe à la révolution iranienne, place les immigrés et, par un amalgame évident, les musulmans en situation d'indésirables. La révolution iranienne éveille des sentiments profonds dans la société française. Stigmatisation et méfiance En Iran, l'islamisme connaît son premier triomphe le 1er février 1979. [...]
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