Déçue dans ses ambitions territoriales, l'Italie traverse, au lendemain de la première guerre mondiale, une crise économique et morale qui accroît les tensions et les déséquilibres de la société libérale et qui débouche au cours de l'été 1920 sur une véritable menace révolutionnaire. En effet, au lendemain des élections de novembre 1919, la crise que l'Italie traverse depuis la fin de la guerre connaît une brusque aggravation dont les formations hostiles à la démocratie libérale et tous les partisans d'un pouvoir musclé vont chercher à tirer partie pour faire triompher leurs idées. Et c'est Mussolini, dont les chances de l'emporter apparaissaient à peu près nulles en début de période qui, à l'issue des trois années de guerre civile, va sortir victorieux de cette compétition. Le mouvement fasciste est fondé en mars 1919 par l'ancien socialiste Benito Mussolini. Il ne constitue d'abord qu'une petite formation extrémiste sans influence réelle. Mais après l'échec de l'offensive révolutionnaire, l'aide financière de grands intérêts privés et la complicité de l'appareil d'État favorisent sa transformation en un parti de masse dont le chef accède au pouvoir en octobre 1922 (...)
[...] En réalité, Mussolini se montre un habile propagandiste, toujours apte à glorifier ses actions, et il n'entend pas s'arrêter dans sa conquête du pouvoir. Mais le roi voulant éviter l'effusion de sang et surtout pressé par ceux qui réclament une solution Mussolini refuse de proclamer l'état de siège et fait appel au chef du fascisme le 29 octobre 1922 pour former un nouveau gouvernement. En pratique, la Marche sur Rome n'a pas eu le caractère insurrectionnel qu'on lui a prêté. [...]
[...] A la fin de 1920, les expéditions punitives gagnent les centres urbains. Les squadristes en chemise noire s'en prennent aux Maisons du peuple, aux sièges des syndicats, aux journaux de gauches, attaqués et incendiés, tandis que les adversaires du fascisme (communistes, socialistes mais aussi catholiques et libéraux) sont frappés à coup de gourdin, contraints d'absorber de l'huile de ricin et souvent froidement assassinés. L'armée fournit souvent les armes et les camions. La police et les magistrats laissent faire ou frappent plus sévèrement à gauche qu'à droite. [...]
[...] Mais la classe dirigeante a eu peur et c'est pour prévenir une nouvelle poussée révolutionnaire qu'elle donne son appui au fascisme. Aux origines du fascisme Les premiers faisceaux se voulaient un groupement de forces hétérogènes unies autour d'un même dessein. Ce dessein était la rhétorique sur la supériorité de la civilisation latine et la référence aux faisceaux licteurs (symbole de l'autorité politique dans la Rome antique républicaine). Selon Mussolini nous n'avons pas de doctrine toute faite, notre doctrine est le fait Les faisceaux dont il se réclame en 1919 sont apparus à la fin du XIXè pour désigner, notamment en Sicile, les premières ébauches de syndicats ouvriers. [...]
[...] En effet, les traités de paix sont loin de satisfaire les ambitions italiennes. Cette situation plonge le pays dans un contexte de crise. Crises politiques et tensions sociales La guerre n'a pas fait disparaître les défauts du parlementarisme italien, elle a même aggravé l'instabilité ministérielle en élargissant le corps électoral et en permettant à de nouveaux courants de s'exprimer. Trois grandes tendances dominent la vie politique : -les partis gouvernementaux (modérés, libéraux, radicaux) représentent les différentes couches de la bourgeoisie et offrent toujours des contours idéologiques peu tranchés. [...]
[...] Aussi voit-on se développer à partir d l'été 1919 un puissant mouvement d'occupation des terres non cultivées et des grands domaines, d'abord dans la région de Rome, puis dans le Mezzogiorno et dans la Vallée du Pô. En même temps, socialistes et catholiques s'organisent en coopératives qui imposent aux grands propriétaires des taux de salaires et des contrats plus avantageux. Dans les grandes zones industrielles, jouent à la fois des effets du chômage et de la baisse du pouvoir d'achat, ainsi que la volonté de changement qui anime la classe ouvrière, consciente du rôle qu'elle a à joué dans la victoire. [...]
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