En 1870, le général Cardona envahit les États pontificaux avec un corps d'armée de 50.000 hommes. Le 20 septembre, Rome capitule. Rome devient la capitale du nouvel État italien de Victor Emmanuel II, roi du Piémont. L'occupation de Rome et la disparition des États pontificaux marquent l'achèvement de l'unification italienne, en même temps qu'elles ouvrent une longue période de crise entre le Saint-Siège et l'État italien. Le pape se considère comme prisonnier dans son palais du Vatican et refuse de reconnaître l'État italien.
En 1871, le Parlement italien vote une « loi des garanties » pour garantir les prérogatives du Pape, établir le statut du Vatican et régler les relations entre celui-ci et l'État italien. La loi offre au Pape un territoire en pleine propriété, constitué des sanctuaires, de palais et des couvents, mais à titre résidentiel. Sont également offertes une zone franche à Ostie, et la somme de deux milliards de livres à titre de dédommagements. Pie IX rejette cette loi, et ses successeurs feront de même, jusqu'à Pie XI et Mussolini.
Dès son arrivée au pouvoir, Mussolini sait combien il est important de communiquer avec l'Eglise. Il doit, pour asseoir son pouvoir, l'apprivoiser, elle et ses fidèles. Néanmoins, l'Eglise en face, bénéficie d'un grand soutien populaire et souhaite également s'imposer. Tout deux doivent régner sans idéologie concurrente, pour assurer leur survie.
Quelles seront les modalités des relations entre Mussolini et l'Eglise Catholique ? Comment expliquer les accords du Latran ?
[...] Et même si Pie XI meurt le 10 février 1939, sans avoir prononcé sa condamnation, les réseaux personnels que possède l'Eglise décident de se détacher du régime, accompagnés des monarchistes et des libéraux. ►Seulement, ayant installé une dictature encore plus dure, et soutenu par l'Allemagne nazie, Mussolini ne semble plus avoir besoin autant qu'avant de la religion pour asseoir son pouvoir. Il obtiendra néanmoins en 1939 une réforme des statuts de l'Action Catholique. Le but de Mussolini était de fasciser l'Église. Celui de l'Église était de restaurer un État catholique. Mussolini voulait mettre en place un Etat totalitaire où tout était dans l'Etat. [...]
[...] Mussolini était profondément anticlérical. Il avait d'ailleurs publié avant son arrivée au pouvoir des articles d'un anticléricalisme virulent. Mais Mussolini possédait aussi un excellent sens politique et se rendait bien compte du poids de l'Eglise en Italie, et de l'enjeu crucial de l'entretien de bonnes relations entre la religion et la politique. - Mussolini sait que dans ce pays massivement catholique, où la religion imprégnait la vie des italiens, il n'était pas possible d'attaquer l'Eglise de front. - Bien au contraire, dans sa phase de conquête du pouvoir, Mussolini s'était attaché à faire oublier ses positions anticléricales de militant révolutionnaire. [...]
[...] Des premières crises au détachement de l'Eglise (1929-1939) Les accords du Latran, permettent à Mussolini de consolider sa position et son image au sein du monde catholique. Néanmoins, ils permettent à deux doctrines complètement incompatibles de vivre librement au sein du même Etat. Ainsi s'expliquent les relations très complexes de l'Eglise avec le régime fasciste, marquées d'abord par la grave crise de 1931, puis par le détachement accentué de l'Eglise à partir de 1938. A. Des accords à la première crise 1929-1931 C'est dans ses relations avec le fascisme de Mussolini que la papauté rencontra la réalité de l'Etat totalitaire. [...]
[...] De l'anticléricalisme aux accords du Latran (1922-1929) A. Le contexte Mussolini dès son arrivée au pouvoir, pour répondre aux nécessités d'un gouvernement autoritaire doit mettre en place et préciser sa doctrine : - se fait l'apôtre d'une véritable statolatrie (culte de l'idée étatique) : La Nation pour lui, n'existe qu'en tant qu'Etat. - Cette suprématie de l'Etat, identifié à la Nation, est le point de référence de toute action politique, et s'accompagne de la création d'une véritable mystique : l'Etat fasciste est la forme la plus élevée et la plus puissante de la personnalité, une force spirituelle, une force qui pénètre la volonté et l'intelligence on peut alors aisément comprendre comment cette conception du pouvoir et de l'Etat peut s'opposer aux objectifs de l'Eglise. [...]
[...] - Massis prête au Duce ces paroles : le fascisme n'a pas seulement été une révolte contre les gouvernements faibles et incapables qui avaient laissé déchoir l'autorité de l'Etat, il a été aussi une révolte contre les vielles doctrines qui corrompaient les principes sacrés de la religion, de la patrie, de la famille - D'autre part, Mussolini fera siennes ces paroles prononcées par le Président du Conseil Fortis : Il y a une voix qui se fait entendre et obéir d'un bout à l'autre du monde, à l'autre bout c'est la voix du Pape. Il est précieux pour nous que cette voix soit italienne. Mais à une condition, c'est que le monde demeure persuadé que le Pape, bien qu'italien, est international, indépendant de toute influence. Le jour où cette persuasion serait entamée par un doute, la papauté ne nous servira plus à rien. [...]
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