Berlin, vitrine du capitalisme et front menaçant, fut pendant plus de quarante ans au cœur d'un conflit inquiétant et mondial, à savoir l'opposition de deux blocs puissants, les Etats-Unis et l'URSS.
Nous allons essayer de comprendre comment un conflit d'ordre politique a pu déchirer un pays pendant quarante ans et comment il a pris forme ? De plus, comment les Allemands de l'est ont-ils vécu « à l'ombre du Mur »… ? Finalement, nous chercherons à comprendre, durant cet exposé, comment l'Histoire a-t-elle pu séparer un peuple tout entier ? Et finalement quant est-il aujourd'hui ?
[...] Le Mur transforme la physionomie des quartiers qui le bordent. Les accès occidentaux d'immeubles, de jardins, d'églises, de cimetières situés à l'Est, sont condamnés. Des maisons sont abandonnées, délabrées et comme à Kreuzberg, squattées. Ces quartiers du Mur favorisent l'émergence à l'Ouest d'une société prônant l'autogestion, la vie en communauté et la culture antibourgeoise. En d'intégrant complètement à la RDA à l'abri du Mur, Berlin-Est peut enfin prétendre à devenir une vraie capitale. Le centre historique est soit reconstruit à l'ancienne comme le quartier Nikolai, soit doté de bâtiments socialistes (Palais de la République, tour de télévision et Alexanderplatz). [...]
[...] Entre temps, la tension monte autour de Berlin ne cesse de s'exacerber, en raison du flot ininterrompu des réfugiés qui déstabilise la RDA. A plusieurs reprises, Ulbricht demande à Khrouchtchev l'autorisation de prendre des mesures radicales. Lors de la réunion des chefs des partis communistes à Moscou, le 5 août, il obtient enfin ce qu'il demandait : la fermeture de la frontière intraberlinoise. Le surlendemain, Khrouchtchev annonce dans une allocution radiodiffusée qu'il faut impérativement fermer l'échappée commode de Berlin-Ouest. Cette nouvelle inquiétante suscite chez les candidats au départ une peur de la porte qui se ferme (die Torschlusspanik), ce qui entraîne un nouvel afflux de réfugiés : plus de quatre mille dans la seule journée du 12 août. [...]
[...] Puis à toute vapeur, ils parviennent à traverser la Sprée sous un déluge de balles. L'évasion, la plus spectaculaire se produit en octobre 1964 quand 57 Berlinois de l'Est passent sous le Mur. Depuis avril étudiants et parents des fugitifs installés à l'Ouest creusaient, à 13 mètres sous terre, un tunnel de 145 mètres de long et 70 centimètres de haut, reliant une ancienne boulangerie de la Bernauer Strasse aux toilettes d'une arrière- cour de la Strelitzer Strasse, à l'est. [...]
[...] Un gazon de Staline c'est à dire des pointes d'acier plantées dans le sol. Un grillage serré de 2 mètres de haut. Un câble d'alarme acoustique ou optique. Des chevaux de frise. Un bunker. Un rail sur lequel coulisse de longues laisses pour les chiens de garde. Une bande de terrain de 6 à 15 mètre de large, recouverte de sable, afin de repérer les traces d'éventuels fugitifs, des mines y étaient quelques fois enfouies. Un fossé anti-véhicule de 3 à 5 mètres de profondeur. [...]
[...] Ainsi le Mur cimente-t-il la division de Berlin, de l'Allemagne et de l'Europe tout entière. La réaction internationale C'est seulement après s'être assurée que la fermeture de la frontière ne suscitait que des protestations formelles de la part des puissances occidentales, que la RDA commence le 15 août à remplacer les barricades par un mur solide de 1 mètre 50 de hauteur. Ce délai permet à quelques milliers d'Allemands de l'Est de passer à Berlin-Ouest : ainsi 6904 personnes franchissent encore la frontière les 13 et 14 août. [...]
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