La capitulation des démocraties face aux fascismes. Références et citations de l'époque et d'historiens contemporains. Après la conférence qui met en évidence l'échec des démocraties face à aux fascismes, Munich apparaît comme l'illustration parfaite de la gestion d'une crise. Car subsiste la question posée par le professeur Jean-Pierre Azéma dans un article accordé au magasine l‘Histoire : Pouvait-on résister à Hitler ?
[...] L'accueil de Paris lui apporte en même temps l'approbation de la France . Car au tout lendemain de Munich, il semble que la paix immédiate ait même gommé le clivage munichois-antimunichois. Où donc étaient les antimunichois d'hier et de demain s'interroge Bonnet sur le chemin du retour en compagnie de Daladier. Ce n'est qu'ultérieurement que Munich réveilla les consciences. Car si 37% des Français était contre Munich, il furent tous soulagés dans un premier temps de ne voir que passer l'ombre d'un affreux malheur Ne faut-il pas y voir une faillite des dirigeants politiques qui n'ont pas su éduquer le peuple aux intérêts fondamentaux de la nation ? [...]
[...] Dans ces conditions, il est évidemment impensable de risquer un conflit mondial pour un État fictif Combien il est horrible [ . ] que nous en soyons à trancher des tranchées et à essayer des masques à gaz en raison d'une querelle qui s'est produite dans un pays lointain, entre des gens dont nous ne savons rien Et à Georges Bonnet d'ajouter : L'Angleterre n'a jamais voulu signer aucun traité en Europe centrale, notamment avec la Tchécoslovaquie [ . ] Tout d'abord, pour qui se battrait-on ? Au nom de quels principes ? [...]
[...] Comment dans ces conditions ne pas comprendre que les accords de Munich soient restés ainsi gravés dans les mémoires collectives comme le symbole de la lâcheté politique ! Ils représentent l'attitude à éviter chaque fois qu'un dictateur émet des prétentions injustifiées. Le “syndrome de Munich” va donc peser lourdement sur les actes et le vocabulaire des protagonistes de la vie internationale. Dès 1940, Roosevelt évoque Munich pour stigmatiser défaitisme et le penchant à l'apaisement” et ainsi préparer l'opinion publique à la guerre contre les fascismes. [...]
[...] Car, les démocraties qui étaient dans leur droit n'ont pas su arrêter Hitler et ses ambitions expansionnistes pendant qu'il en était encore temps. Staline doit donc reconsidérer ses alliances. Le pacte de non-agression germano-soviétique de 1939 découle en partie de la capitulation des démocraties à Munich. Quant à la Pologne, voisin immédiat de la Tchécoslovaquie et prochaine cible d'Hitler, elle s'éloigne aussi de la France et de l'Angleterre. Aux yeux de tous, ces deux puissance ne sont plus fiables. La déclaration de guerre, en septembre 1939, «est dans le droit fil de la reculade de Munich» (Azéma). [...]
[...] Hitler a su jouer de la crise qui met en éveil toute l'Europe pour accélérer le déroulement du processus qu'il gardait en tête depuis un moment. Hitler connaît et exploite les faiblesses des alliés. M. Bénès est à Prague, et persuadé qu'il ne peut rien lui arriver parce qu'il a derrière lui la France et l'Angleterre. (Hilarité prolongée). Ces quelques mots suffisent à résumer le contenu futur de la conférence de Munich. Car, Hitler est persuadé que les démocraties ne se risqueront pas à faire la guerre pour la Tchécoslovaquie, ou du moins pas maintenant. [...]
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