Les fortes tensions qui bouleversent aujourd'hui le Liban et la Bande de Gaza témoignent de la pertinence du concept d'Etat faible, ou collapsed states, appliquée à une région du monde, le Moyen Orient, au sein de laquelle de nombreux Etats ne parviennent pas à disposer du monopole de la violence légitime et sont donc incapables de prendre en main leur avenir.
La définition d'un tel concept est assez complexe : pour Ghassan Salamé, la dénomination « Moyen Orient » présente une forte charge politique, voire idéologique, marquée par l'histoire et la position géographique de celui qui l'utilise. Ainsi, les dénominations PO, MO, EO sont apparues au début du 20e siècle et ont été d'abord utilisées par les grandes compagnies de navigation britanniques. Le Proche Orient désignait alors l'île de Corfou et l'île de Crête, 1ères escales du réapprovisionnement. Le Moyen Orient désignait les escales suivantes, à savoir la péninsule arabique. Après cette étape, on parlait du « Far East », vers l'Océan Indien.
Le Moyen Orient désigne aujourd'hui une aire culturelle qui constitue un enjeu majeur de la géopolitique mondiale, et dont les frontières sont extrêmement variables. Le rôle unificateur de l'Islam ne doit pas faire oublier la grande hétérogénéité ethnologique et religieuse de la région qui regroupe désormais l'ensemble des Etats arabes situés à l'Est de l'Egypte, c'est-à-dire la Jordanie, La Syrie, le Qatar, le Bahrein, le Yemen, l'Arabie Seoudite, les Emirats Arabes Unis, mais aussi la Turquie, l'Iran, Israël et le Liban
. La présence d'Etats faibles, les multiples guerres qui ravagent la région, les enjeux stratégiques qui y sont attachés, et la présence militaire et économique de la communauté internationale peuvent laisser penser que le Moyen Orient ne maîtrise pas les grandes problématiques qui s'imposent à lui, qu'il n'est pas capable de disposer de lui-même. Mais la notion de destin implique une projection dans un avenir plus lointain : quand est-il de l'avenir ? Le Moyen Orient maîtrise t-il son destin ?
On verra dans un 1er temps que le Moyen Orient est une région stratégique, ce qui pousse la communauté internationale à s'ingérer dans la région. On verra dans un 2nd temps les perspectives à partir desquelles le Moyen Orient peut reprendre la maitrise de son destin, impliquant notamment un renforcement de sa régionalisation.
[...] Enfin 90% des exportations de la région passent par le détroit d'Ormuz, facilement contrôlable. Concernant la menace pétrolière, le risque véritable est que le poids des pays arabes et de l'Iran et leur action concertée pèsent sur l'évolution des prix des hydrocarbures sur le marché Les enjeux sécuritaires : conflits locaux, nucléaire et terrorisme Au plan militaire, le Moyen-Orient est une région du monde qui concentre, sur un espace relativement limité, une densité de moyens militaires sans équivalent. Au plan nucléaire, cette région du monde est en plein paradoxe. [...]
[...] La situation en Arabie Séoudite suit la même trajectoire d'avancées et de reculs : le Roi Fahd avait pris en lois constitutionnelles, ce qui était réclamé depuis longtemps dans le pays. Une d'entre elles instaure un comité consultatif (Majlis al choura) qui est un comité de sages, et dont les débats sont publics. Le printemps de Ryad en 2003 a été également un moment important dans la vie politique du pays : des pétitions ont pu être adressées au roi Abdalllah, qui a meme recu des chiites. Des élections municipales se sont tenues en 2005. [...]
[...] Selon des révélations récentes du journal The Guardian, l'Iran serait en train de nouer des liens avec Al Quaida et des insurgés sunnites en Irak pour lancer une offensive cet été contre les forces américaines et britanniques de la coalition. La Syrie travaillerait avec l'Iran à la destabilisation des forces militaires. Selon les Américains, entre et des djihadistes entrant en Irak passeraient par la frontière syrienne. Cette revendication d'influence n'est pas sans risques, car les autres puissances moyennes de la région en sont pas d'accord sur la nécessité ni l'identité du pays qui devrait être le meneur. Les EU, dont le rôle dans la région est fondamental, ne regardent pas non plus d'un bon œil ces revendications. [...]
[...] Celle-ci estime que la sécurité dans la région passe par une solution globale du conflit israélo-arabe et par le développement économique et social durable et équilibré L'UE proposait dans cette perspective, un partenariat global ayant une dimension à la fois politique, économique et sociale. Son extension géographique ne coïncidait certes pas totalement avec le Moyen-Orient puisque le Maghreb était inclus et les pays du Golfe à l'inverse exclus. Le dessein était ambitieux puisqu'il visait non seulement la coopération économique et commerciale, mais également le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l'homme ainsi qu'une meilleure compréhension entre les cultures. [...]
[...] Le jeu des puissances au Xxème siècle est même en partie responsable de la situation actuelle. George Bush a reconnu dans un discours à la bibliothèque du Congrès américain le 5 février 2004 que les EU avaient favorisé la survie de régimes durs pour avoir des situations politiques stables et contre un approvisionnement en pétrole régulier. Pour que les pays du MO reprennent leur destin en main, des réformes économiques politiques et sociales sont nécessaires Une région en retard économiquement La pression démographique est encore forte au MO Les taux globaux de fécondité sont encore élevés, de plus de 3 enfants par femmes sauf en Iran. [...]
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