Le Moyen-Orient de 1918 au début des années 1990 : un arc de crises ?

Résumé du document

Le terme Moyen-Orient (Middle East) a été utilisé pour la première fois par les Britanniques au début du XXe siècle, afin de définir la zone d'influence nouvelle entre l'Egypte et l'Inde. Le Moyen-Orient définit avant tout une aire culturelle et reste ainsi un espace géographique mal défini. Certes, certains pays limitrophes, tels le Soudan ou l'Afghanistan, sont très liés au Moyen-Orient, toutefois on peut considérer que le Moyen-Orient forme un arc des nations de l'Asie du Sud-ouest, allant de l'Iran à l'Égypte.

La 1re Guerre mondiale et la chute de l'Empire Ottoman bouleversent la carte politique et territoriale du Moyen-Orient. Longtemps dominé par les Turcs Ottomans, Le Moyen-Orient l'est alors, entre les deux guerres, par la France et le Royaume-Uni. Depuis 1945, c'est une zone économique essentielle pour l'Occident. En effet, le Moyen-Orient est la première région productrice de pétrole et concentre les 2/3 des réserves mondiales en hydrocarbures. La diversité ethnique de cette mosaïque religieuse, la rareté et l'inégale répartition des richesses naturelles et les enjeux géostratégiques de cette région ont entrainé de multiples crises, et ce jusqu'au début des années 1990, avec la guerre du Golfe. Celles-ci peuvent être internes comme inter étatiques, économiques, politiques, et armées ou non. Ainsi G. Mutin définit cette région comme "la plus belligène du monde". En quoi peut-on dire que le Moyen-Orient de 1918 au début des années 1990 constitue un arc de crise ? Pourquoi cet arc concentre-t-il de multiples crises ?

Extraits

[...] Le Moyen-Orient apparaît alors comme un acteur de plus en plus important dans les relations internationales. Cependant, il est à l'époque essentiellement appréhendé selon une vision négative, il est parfois vu comme un véritable arc de crise comme un danger rendant impossible la stabilité mondiale. III- De 1973 au début des années 1990 : le MO devient incontournable sur la scène internationale alors que les crises s'y multiplient Les tensions locales alimentent une instabilité mondiale. La dépendance pétrolière Avec la décolonisation pétrolière, la région devient incontournable, en effet, celle-ci produit une dépendance accrue de l'Occident au Moyen- Orient. [...]

[...] Le sort de la région est ainsi entre les mains des puissances européennes. Des affrontements diplomatiques franco-britanniques ont lieu pour le contrôle de la région mais ils constituent davantage un antagonisme qu'une véritable crise. Suite à la conférence de Versailles, au traité Sèvres (1920) ainsi qu'à une série de conférences diplomatiques dont celle de San Remo, une nouvelle carte de la région se dessine. Apparaissent de nouvelles frontières qui sont proches des frontières actuelles et des mandats sont créés, il y a ainsi une préfiguration des futurs états arabes C'est la naissance de la carte territoriale contemporaine du Moyen-Orient. [...]

[...] Le Moyen-Orient connaît jusqu'en 1945 des évolutions durables. On ne peut alors réellement parler d'arc de crise car les conflits restent essentiellement sous-jacents (question palestinienne, conflit au Liban et Syrie ) Toutefois, le Moyen-Orient est composé d'Etats jeunes et tous les facteurs de crises se mettent en place, comme par exemple en Palestine. La Palestine qui devient rapidement un des dossiers les plus lourds du Moyen- Orient. Le Moyen-Orient est soumis à des fragilités exogènes mais aussi endogènes. Dans ce contexte, la région devient une véritable poudrière après 1945. [...]

[...] Mutin définit cette région comme la plus belligène du monde En quoi peut-on dire que le Moyen-Orient de 1918 au début des années 1990 constitue un arc de crise ? Pourquoi cet arc concentre-t-il de multiples crises ? Afin de répondre à ces questions, il convient d'étudier l'apparition des crises durant l'entre-deux-guerres, alors que le Moyen-Orient passe de la domination occidentale à l'émancipation ; puis, de 1945 à 1973, l'éclatement de multiples crises avant tout locales et enfin, à partir des années 1973 et jusqu'au début des années 1990, comment le Moyen-Orient devient un facteur d'instabilité mondiale. [...]

[...] Les états locaux instrumentalisent la Guerre Froide afin d'obtenir des armes et des capitaux. Mais globalement, bien que notamment les Etats-Unis cherchent tôt à remplacer le Royaume-Uni dans le Moyen-Orient, les tensions locales prennent le dessus. Le Moyen-Orient conserve des crises, des divisions et des conflits irréductibles à la Guerre Froide. Les importantes divisions du MO entrainent de nombreuses crises internes comme interétatiques Le MO est composé de nombreux états fragiles qui connaissent de plus une croissance urbaine forte, ce qui favorise l'instabilité. [...]