La deuxième moitié du XIXè est marquée par l'expansion de la grande industrie qui accélère les transformations du monde ouvrier en accroissant l'importance du prolétariat d'usine, de sorte qu'en 1900, les salariés représentent les 2/3 des actifs en Allemagne et 58% en France où le travail indépendant résiste mieux. Le développement de la classe ouvrière s'est fait parallèlement aux progrès du machinisme et de la concentration ouvrière. La structure des classes laborieuses se stabilise à la fin du 19e : les habitats se concentrent à proximité des usines ou des puits de charbon, le paternalisme patronal se développe, des hiérarchies ouvrières s'établissent… Le nombre d'ouvriers ne cesse d'augmenter dans les pays qui ont été les premiers à s'industrialiser, tels que la Grande-Bretagne ou la France (où il atteint 6 millions en 1906. En Allemagne pays industriel plus récent, mais particulièrement dynamique, le nombre des ouvriers d'usine (les trois quarts du monde ouvrier) augmente à la fin du siècle plus rapidement que l'ensemble de la population (six millions ne 1898, neuf en 1907). La condition ouvrière reste très difficile dans la seconde moitié du 19e. Le prolétariat ouvrier vit dans la misère, l'incertitude, les congés sont rares, la journée de travail est longue (10 heures), le travail fourni demande des efforts physiques considérables, les maladies contractées à l'usine reste monnaie courante… La concentration industrielle va favoriser la prise de conscience d'une identité de situation chez les ouvriers. Ils vont se rendre compte de la nécessité de s'unir, de réagir pour améliorer leur situation, conquérir des droits, défendre leurs acquis. Ces idées sont à la base des différents mouvements ouvriers, en France ou en Allemagne. On peut alors se demander comment ces mouvements vont se développer et évoluer ? Quels vont être leurs inspirations et leurs effets sur la condition ouvrière ? Nous verrons tout d'abord les causes, les influences qui vont favoriser l'émergence de ces mouvements ouvriers. Ensuite, nous analyserons la manière dont ces mouvements vont évoluer dans les deux pays. Enfin nous mesurerons l'impact de ces mouvements en France et en Allemagne
[...] En Allemagne pays industriel plus récent, mais particulièrement dynamique, le nombre des ouvriers d'usine (les trois quarts du monde ouvrier) augmente à la fin du siècle plus rapidement que l'ensemble de la population (six millions ne 1898, neuf en 1907). La condition ouvrière reste très difficile dans la seconde moitié du 19e. Le prolétariat ouvrier vit dans la misère, l'incertitude, les congés sont rares, la journée de travail est longue (10 heures), le travail fourni demande des efforts physiques considérables, les maladies contractées à l'usine restent monnaie courante La concentration industrielle va favoriser la prise de conscience d'une identité de situation chez les ouvriers. [...]
[...] Si la thèse marxiste de la paupérisation ouvrière semble démentie par les faits, elle mérite d'être nuancée en raison de plusieurs éléments : crises et chute du pouvoir d'achat en 1880-1890, situation différente d'une région, d'une usine, d'une catégorie à une autre, augmentations de salaires ne touchant que les ouvriers qualifiés Le monde ouvrier reste donc à cette époque un paria social mais aussi un nain politique A cela s'ajoute la dureté des conditions du travail. Les classes européennes, qui vont être confrontées à la grande dépression, constituent donc, sur l'ensemble du continent une masse exploitée. Mais cette masse n'est ni inerte, ni amorphe. Partout, à des degrés divers, elle aspire à des jours meilleurs et se rebelle de plus en plus fréquemment. A l'usine, et en milieu urbain, les années 1880- 1890 sont marquées par une combativité accrue du salariat. Le recours à la grève est de plus en plus fréquent. [...]
[...] Telles sont les réformes obtenues, les miettes comme dit Jules Guesde. Elles ne suffisent pas à calmer la méfiance, l'amertume ou la combativité ouvrières. Elles sont d'ailleurs dans cette démocratie plus politique que sociale qu'est la France de 1914, bien en deçà de la législation sociale réalisée à la même époque en Angleterre et bien plus tôt déjà dans l'Empire allemand. B En Allemagne Globalement, la condition ouvrière se caractérise notamment par une amélioration indéniable qui se traduit plus particulièrement par une hausse des salaires. [...]
[...] Celui-ci constate que l'évolution du capitalisme ne débouche pas sur la paupérisation de la classe ouvrière, mais sur l'amélioration du niveau de vie des travailleurs, sur l'adoption de lois sociales qui leur sont favorables, sur des procédures de négociation entre capitalisme et monde ouvrier organisés. Le socialisme allemand pratique un réformisme en tous points conformes. La croissance du monde ouvrier va pousser en cette fin se 19e les socialistes à quitter le domaine des idées pures pour s'insérer dans les luttes sociales et politiques de leur temps. [...]
[...] Cela est particulièrement net en France, où elles connaissent une flambée spectaculaire. Il y eut 190 grèves en 1880 qui ont touché ouvriers et ont représenté 1,1 millions de jours de grève grèves en 1890 pour grévistes grèves en 1893 qui ont concerné ouvriers. En Allemagne, le mouvement ouvrier, plus en retard par rapport à la France, dans le recours massif à la grève, se lance dans l'agitation à la fin des années 1880. Au cours de l'été 1889, une grande grève de mineurs paralyse la Ruhr, et à partir de 1890, le nombre de grèves et de grévistes augment continûment. [...]
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