La deuxième moitié du XIXe est marquée par l'expansion de la grande industrie qui accélère les transformations du monde ouvrier en accroissant l'importance du prolétariat d'usine, de sorte qu'en 1900, les salariés représentent les 2/3 des actifs en Allemagne et 58% en France où le travail indépendant résiste mieux. La concentration industrielle va favoriser la prise de conscience d'une identité de situation chez les ouvriers. Ils vont se rendre compte de la nécessité de s'unir, de réagir pour améliorer leur situation, conquérir des droits, défendre leurs acquis. Ces idées sont à la base des différents mouvements ouvriers, en France ou en Allemagne. On peut alors se demander comment ces mouvements vont se développer et évoluer ?
[...] Parmi celles-ci : la classe ouvrière, qui voit ses effectifs augmenter considérablement et prendre de plus en plus de poids. Malgré des diversités en son sein, la classe ouvrière parvient globalement à s'unir dans des mouvements qui permettent l'émergence d'une conscience de classe ainsi qu'une identité sociale. Le syndicalisme qui se développe autant en Allemagne qu'en France traduit concrètement cette volonté d'affirmation des classes ouvrières, mais s'exprime de manière différente selon les pays. L'évolution globale du monde ouvrier va donc dans le sens d'une amélioration des conditions de vie et de travail que permettent les diverses législations adoptées par les pays, même si la classe ouvrière est loin d'être la classe la mieux lotie de la société et connaît encore souvent une situation précaire. [...]
[...] La grève doit se faire l'expression de revendications fortes ; parfois d'actifs animateurs de grève tel Emile Pataud, secrétaire du Syndicat des industries électriques, n'hésitent pas à troubler de pannes volontaires de courant les réceptions de l'Elysée ou les représentations officielles à l'Opéra, pour rendre forte et symbolique leurs actions. On est donc là plus du côté de l'affrontement que de la coopération, par opposition encore au syndicalisme allemand. III Les revendications des mouvements ouvriers : échec ou succès ? A. [...]
[...] Parmi les nombreux groupes socialistes de cette période en France ; on trouve la Fédération des travailleurs socialistes, le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire Le socialisme réformisme, moins cohérent et moins radical que le marxisme est très présent en Europe dans les plupart des pays industriels. En Allemagne, le marxisme est très vivement contesté par le révisionnisme d'Eduard Bernstein. Celui-ci constate que l'évolution du capitalisme ne débouche pas sur la paupérisation de la classe ouvrière, mais sur l'amélioration du niveau de vie des travailleurs, sur l'adoption de lois sociales qui leur sont favorables, sur des procédures de négociation entre capitalisme et monde ouvrier organisés. Le socialisme allemand pratique un réformisme en tous points conforme. [...]
[...] Toutefois il semble que l'expression des mouvements ouvriers s'incarne mieux encore dans le syndicalisme qui n'a cessé de croître durant la seconde moitié du 19ème siècle. L'émergence d'un monde ouvrier a eu pour effet de contribuer au développement d'organisations ouvrières permanentes qui s'unissent pour défendre ou améliorer leurs conditions de vie et de travail et pour rééquilibrer à leur avantage le rapport patron ouvrier. En Allemagne, le syndicalisme n'a pu vraiment émerger qu'après 1890 ; la période antérieure caractérisée par un régime autoritaire, des lois répressives et par le soutien inconditionnel apporté aux patrons empêchant alors tout essor syndical. [...]
[...] La consommation de viande, de sucre et de légumes progresse très fortement ; il s'ensuit que ces progrès en termes d'alimentation entraînent un allongement général de l'espérance de vie ainsi que le déclin de la mortalité infantile. L'expansion des loisirs en en outre une manière de constater cette amélioration, les loisirs des ouvriers étant des activités très marquées socialement et caractérisées par la culture populaire de la fin du 19ème siècle. Le café ou Stube (en Allemagne) incarne plus particulièrement ce lieu de sociabilité ouvrière. Mais ces améliorations n'enrayent pas les mécontentements. En effet, en dépit de ces améliorations certes notables, les conditions de travail demeurent très contraignantes. [...]
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