Le racisme à l'origine est une idéologie fondée sur une croyance, qui remonte à la Renaissance et crée une sorte de hiérarchie entre les êtres humains selon leur origine ethnique, désignée sous le terme de race. Le racisme peut se traduire par des actes d'hostilité ou de discrimination envers les personnes selon leur origine ethnique, et prendre la forme de xénophobie ou d'ethnocentrisme. Les exactions nazies lors de la seconde guerre mondiale en sont l'exemple. De nos jours le racisme est toujours présent et il se présente sous diverses formes. Tout d'abord le racisme individuel qui se traduit par des paroles ou des actes racistes envers d'autres personnes. Ensuite vient le racisme d'Etat qui peut se traduire par les différences de traitement des citoyens en fonction de la notion théorique de race. Troisième type de racisme, le racisme politique. Il existe ainsi plusieurs partis d'extrême droite accusés de véhiculer des discours racistes envers certaines personnes. De la « première » à la « seconde » génération, les mouvements sociaux de l'immigration ont été largement marqués par la présence des thèmes de la lutte contre le racisme, les politiques de l'immigration et en faveur de l'égalité des droits. Jusqu'à la période actuelle, la législation et les pratiques institutionnelles ne reconnaissent d'autres possibilités à l'immigré de s'assimiler ou de demeurer étranger. Le début des années 70 a été marqué par une recrudescence des attentats racistes. C'est l'époque ou le MTA (mouvement des travailleurs arabes) mouvement très contesté, donne une consigne de grève aux seuls travailleurs arabes. Simultanément, la question de l'autonomie des mouvements sociaux de l'immigration se posait déjà comme une nécessité. Le début des années 1980 fut surtout marqué par l'émergence des mouvements de « seconde génération », notamment contre les expulsions de nombreux jeunes d'origine immigrée. Les jeunes issus de l'immigration et âgés de moins de 25 ans sont désormais près de 2 millions en France, et représentent près de la moitié de la population immigrée. 60 % quittent l'école en situation d'échec, dont beaucoup analphabètes (20%) ou sans aucune qualification professionnelle. Ils sont particulièrement frappés par le chômage et les difficultés de vie. Mai 1981 va marquer l'arrivée de la gauche au pouvoir et avec elle un certains nombres d'initiatives, à la fois symboliques et concrètes, en direction des populations originaires du Maghreb (arrêt des expulsions, possibilité pour un étranger de créer et de diriger son association, cartes de séjour et de travail de dix ans, régularisation des clandestins…). Ce changement d'attitude favorise l'expression publique des revendications des jeunes issus de l'immigration maghrébine avec des mouvements antiracistes qui se sont mobilisés et se mobilisent encore pour dire non au racisme. Les grandes marches de 1983 et 1984, la création d'association contre le racisme comme SOS Racisme et France plus, mais aussi des initiatives personnelles comme celle de grands chanteurs ou de…sont autant d'exemple de ces mouvements que nous tenterons d'expliquer. On peut alors se demander quel a été le rôle des mouvements contre le racisme en France sous François Mitterrand ? Pour répondre à cette question nous étudierons d'abord les grands mouvements et les principales réformes qui se sont imposés durant cette période, puis nous nous intéresserons à la mise en place de nombreuses associations antiracistes avant de nous interroger sur la place des artistes au service de l'antiracisme.
[...] Il faut toutefois préciser que leurs fonctions ne sont plus la même que par le passé. Avec l'affaiblissement du mouvement ouvrier, ils ont perdu la vocation d'éveilleur de conscience qu'ils avaient autrefois. Alors qu'en 1911 les grands noms de la philosophie française notamment Jean Paul Sarthe, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Michel Leiris avaient rejoint le comité Djellalli, cette forme d'engagement a décliné à partir des années 1980. Lorsque les lois Pasqua de 1986 ont remis en cause le droit d'asile, les intellectuels ont été très peu nombreux à se mobiliser, alors que cette question avait été, depuis le début du XIXème siècle, l'un des principaux motifs de leurs engagements publics. [...]
[...] Voilà en quelques lignes les idées principales de cette association. L'émergence de l'association SOS-RACISME va aller très vite. En quelques mois, deux millions d'exemplaires du badge symbole de SOS, " Touche pas à mon pote sont vendus. En 1985, un concert géant rassemble plus de personnes à la place de la Concorde à Paris. Alors que les médias et les grands groupes industriels qui ont appuyé l'organisation du concert sont remerciés dans un huit-pages distribué à exemplaires, des jeunes de banlieue arrivent avec leur banderole sur la place en scandant : " Le Pen t'es foutu : SOS est dans la rue Une organisation est née qui trois ans plus tard comptera, selon Harlem Désir, près de 350 comités à travers la France. [...]
[...] A travers le pays, les jeunes issus de l'immigration mais aussi de nombreux Français se sont identifiés aux Marcheurs, et rejoindront ce que l'on nommera un temps le mouvement beur. La marche des beurs sera marquée par l'assassinat d'Habib Grimzi, jeté du train Bordeaux-Vintimille par trois légionnaires. Elle arrivera à Paris, à la Bastille, le 3 décembre 1983, ou elle sera accueillie par 100000 personnes dans une ambiance de fête nationale. Les gens qui ont rejoint ce mouvement sont devenus des acteurs à part entière de la société française. [...]
[...] Il va agir contre l'antisémitisme notamment lors d'affaires importantes. Ainsi le 16 octobre 1981, Robert Henri Petit, secrétaire de l'ancien commissaire aux affaires juives est condamné à un an de prison avec sursis et 20000 francs d'amende pour avoir attaqué dans une revue (revue qu'il éditait) Simone Veil, Michel Debré, des juifs et l'Etat d'Israël. Lors de cette affaire le MRAP et la LICRA s'étaient portés partie civile. Le 22 mars 1982, Mark Frederiksen, ex-dirigeant du groupe néo-nazi FANE a été condamné suite à une plainte du MRAP à 6 mois de prison avec sursis et 6.000 francs pour apologie de crimes de guerre, provocation à la haine et à la violence raciale, diffamation et injures raciales. [...]
[...] Les deux premiers présidents de SOS racisme sont Harlem Désir de 1984 à 1992 et Fodé Sylla de 1992 à 1999. L'association est, depuis 1984, toujours restée fidèle à ses valeurs : celle de la construction d'une République Métissée, tournant le dos à l'extrême droite mais également à la conception communautariste de la lutte antiraciste. L'antiracisme n'a jamais été pour eux la volonté de défendre telle population contre telle autre, de voir se constituer sur des bases ethniques ou religieuses des syndicats de défense de telle ou telle communauté. [...]
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