Le mouvement ouvrier et la République

Résumé du document

C'est une question qui concerne un problème majeur, celui de l'émergence, sur la scène politique française, de la question sociale. C'est un phénomène européen, qui prend des formes particulières en France, et ce notamment car les organisations apparaissent plus tardivement que dans les autres pays. Elles sont aussi plus faibles, notamment du fait du nombre d'adhérents, mais aussi du processus d'émiettement qui est en cours, et de l'instabilité qui les touche, et l'on va voir la difficulté d'unification. En effet, s'opère une distinction affirmée entre partis et syndicats (...)

Extraits

[...] Aussi, contre les guesdistes qui préconisent la collaboration des syndicats et du parti socialiste unifié (SFIO) constitué en 1905, et contre le réformisme proudhonien et apolitique, une majorité se prononce pour la charte d'Amiens, de 1906, qui définit avec éclat cette doctrine : elle est largement antiétatique et anticapitalisme et affirment des buts révolutionnaires puisqu'elle assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence : la défense des revendications immédiates et quotidiennes, et la lutte pour une transformation d'ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l'État. Elle veut donc abolir tant le salariat que l'Etat. Elle associe donc lutte pour les revendications et l'action pour l'émancipation globale, tout en séparant action syndicale et engagement politique. Elle prône donc une lutte d'action directe contre Etat et patrons. [...]

[...] On parviendrait ainsi, sans révolution brutale, par des réformes successives, à une société où des individus autonomes composeront des groupes eux aussi autonomes, ayant entre des rapports d'échange et de réciprocité définis par des contrats. Il a aussi été perçu comme l'un des initiateurs de l'anarchisme (mais prône plutôt un fédéralisme qu'une absence d'Etat). En définitive, tous ces courants ont été fortement affaibli par la défaite de la Commune, mais, malgré tout, persistent de manière diffuse. la reconstitution et la pénétration du Marxisme L'amnistie de 1880 facilite la réorganisation de mouvement ouvrier et la reconstitution commencée. A cela s'ajoute une modification des références doctrinales. [...]

[...] A Paris, aussi, beaucoup de mouvements de revendications. La question est déjà formulée par les socialistes utopique, ou 1er communistes, comme St Simon, C Fourrier, E Cabet, J Proudhon. Ces différentes pensées sont à la fois des critiques de la propriété, de l'exploitation industrielle, et le rêve d'une société différente. C'est lors de la révolution de 1848 que la question ouvrière apparaît explicitement. En effet, ce sont les ouvriers qui ont participé à la Révolution, et demande une reconnaissance du droit de travail ; L'on envisage la création d'ateliers, ainsi que la diminution de la journée de travail à 10h à Paris. [...]

[...] Le Comité Central Révolutionnaire : d'inspiration blanquiste, et dirigé par E Vaillant, il insiste sur la destruction de l'Etat bourgeois et de son système répressif, et préconise une sorte de dictature révolutionnaire. Bien évidemment, il est méfiant à l'égard du suffrage universel Il est notamment présent dans les anciennes zones révolutionnaire à l'instar du Massif central (Cher, Indre, Nièvre, Allier) Les Allemanistes Allemane) sont, quant à eux, une fraction du parti probabiliste (90). Ils fondent le Parti Socialiste Révolutionnaire, qui prône la primauté de la lutte économique et hostilité vis-à-vis de l'Etat. [...]

[...] Il y a donc à la fois tradition révolutionnaire et tension avec celle bourgeoise de la République. De plus, le mouvement ouvrier, aujourd'hui peu utilisé, ce terme générique désigne tant les mouvements sociaux que les organisations durables. On peut distinguer des organisations qui concernent en premier lieu les ouvriers même si elles rassemblent des catégories sociales diverses: employés, intellectuels et ouvriers C'est donc une notion tant politique qu'idéologique. II La multiplicité des héritages les combats et les soulèvements du premier 19e siècle Il y a une tradition de lutte sociale. [...]