C'est un mouvement important à l'échelle du continent et qui a joué un rôle déterminant dans les transformations structurelles du XIX siècle.
Le fort développement du sentiment national souligne le caractère universel d'un phénomène qui mobilise à la fois les idées, les sentiments et les forces politiques.
[...] Exemple : insurrection espagnole dès 1808 ou encore le soulèvement du peuple russe en 1812 contre Napoléon s'apparente à un sursaut du patriotisme, magnifiquement célébré par Tolstoi dans Guerre et Paix. La bataille de Leipzig “bataille des nations” est symbolique puisque les Français ont désormais en face d'eux des nations insurgées. Le grand Empire de Napoléon succombe aux nationalités conjuguées. B - Le traditionalisme Toutefois, le fait national n'emprunte pas nécessairement à la démocratie et à la révolution, mais à “l'historicisme”. Celui-ci met davantage l'accent sur la singularité des destinées nationales en proposant aux peuples de retourner vers leur passé, de cultiver leurs particuralismes. [...]
[...] De nombreux Hongrois réclament la restauration du royaume de la couronne de Saint-Etienne, c'est ce qu'on appelle l'ancien droit d'État. Les rêves se nourrissent aussi de la nostalgie de l'État traditionnel/médiéval plutôt que de l'État moderne du XVIII et XIX. Programme : régionalisme, rétablissement des anciennes coutumes . En vérité, il existe des disparités essentielles entre les deux Europes. L'une est plus ouverte aux changements et tournée vers l'avenir. L'autre plus fidèle au passé et qui ne s'engage qu'avec défiance dans le présent. La dualité du nationalisme explique la complexité de son histoire et l'ambivalence des phénomènes. [...]
[...] Le fait national apparaît donc comme universel. Le sentiment dynastique a fait place au sentiment national, parallèlement au transfert de souveraineté de la personne du monarque à la collectivité nationale. Le sentiment patriotique n'est marqué par aucune idéologie déterminée/couleur politique uniforme. L'idée nationale peut convenir avec une philosophie de gauche ou de droite. Pourtant, il existe bel et bien deux mouvements des nationalités : l'un plutôt aristocratique et l'autre populaire. En effet, le premier a des inclinations conservatrices et traditionalistes, puise ses dirigeants et ses cadres parmi les notables traditionnels, alors que le second pousse à la démocratisation de la société et recrute dans les couches populaires. [...]
[...] I Caractères du mouvement des nationalités. L'Europe juxtapose des groupements linguistiques, ethniques, historiques différents et donc de nombreux leaders tentent d'instaurer l'État nation. Le mouvement des nationalités se nourrit d'une prise de conscience de frontières mal dessinées, d'une prise de conscience du sentiment d'appartenance à une nationalité. Ce mouvement devient véritablement une force lorsqu'il s'inscrit dans les mentalités, les sensibilités et un fait de conscience. Le mouvement des nationalités a été en partie l'oeuvre d'intellectuels grâce aux écrivains qui contribuent à la renaissance du sentiment national. [...]
[...] Le principe des nationalités est désormais admis comme un principe de droit international. En Allemagne, pour réaliser l'unité, Bismarck prend appui sur le peuple contre les particuralismes régionaux. Mais on croit moins au soulèvement spontané des peuples : c'est l'abandon de la mythologie romantique de l'insurrection, du peuple en armes. Bismarck aboutit à ses fins au prix de trois guerres victorieuses et à des alliances contre l'Autriche et la France. L'unification italienne se concrétise finalement en 1860 sous l'impulsion de Cavour. [...]
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