Cet exposé traite de l'évolution du discours et de l'action de la plus ancienne et de la plus vaste organisation islamique qu'ait connu le monde arabe au XXe siècle, le mouvement des Frères musulmans, à travers les deux figures historiques du mouvement, Hassan al-Bannâ et Sayyid Qutb, qui bien que nés tous deux en octobre 1906, vont opérer au sein du mouvement dans des périodes différentes, mais surtout dans des sens différents.
Hassan al-Banna fonde en 1928, à Ismaïlia, en Égypte, le mouvement des Frères musulmans, dont le mot d'ordre est "le Coran est notre Constitution", et dont l'objectif est de revivifier la religion musulmane au sein de la société égyptienne et arabe, préalable à l'établissement d'un véritable ordre islamique appliquant la charia.
Si l'action d'al-Bannâ en tant que Guide suprême du mouvement, dans le contexte de la monarchie égyptienne repose en théorie sur l'action sociale pacifique, celui qui lui succède en tant que leader idéologique à sa mort en 1949, Sayyid Qutb, en vient à prôner ouvertement l'affrontement violent contre le régime nassérien issu d'une révolution pourtant approuvée par les Frères.
Comment le discours des frères a-t-il été influencé et s'est-il adapté selon le contexte historique pour tenter de réformer la société ?
[...] Hassan al- Banna fonde en 1928, à Ismaïlia, en Egypte, le mouvement des Frères Musulmans, dont le mot d'ordre est le Coran est notre constitution et dont l'objectif est de revivifier la religion musulmane au sein de la société égyptienne et arabe, préalable à l'établissement d'un véritable ordre islamique appliquant la charia. Si l'action d'al-Bannâ en tant que Guide suprême du mouvement, dans le contexte de la monarchie égyptienne repose en théorie sur l'action sociale pacifique, celui qui lui succède en tant que leader idéologique à sa mort en 1949, Sayyid Qutb, en vient à prôner ouvertement l'affrontement violent contre le régime nassérien issu d'une révolution pourtant approuvée par les Frères. [...]
[...] La période de fondation est celle d'un discours global, tandis que la période révolutionnaire est celle d'un discours de la violence, qui a laissé place à un discours d'acceptation du processus démocratique. La constante réside sûrement dans le fait que les frères musulmans constituent une force d'opposition réformatrice trouvant un fort écho populaire, affrontant plus ou moins directement le pouvoir, provenant d'une vision globale provenant du texte même et de la croyance dans le Coran. Bibliographie : - Xavier Ternisien, Les Frères Musulmans, Paris, Fayard pages. - Brigitte Maréchal, Les Frères Musulmans en Europe, Paris, Puf - Amr Elshobaki, Les Frères Musulmans des origines à aujourd'hui, Karthala pages. [...]
[...] Les frères créent pour cela un système de famille auquel est inclus une quantité impressionnante d'activités sociales. Le pacifisme des frères se retrouve dans la vision ascendante de l'islam, de la construction de l'homme musulman, à la maison musulmane, au peuple, capable de construire un gouvernement musulman. Alors que les frères se montrent, vis-à-vis de la question nationale, incapables d'adopter une ligne politique en accord avec leur déclaration de principe, l'intervention militaire en Palestine en 1948 reflète bien le caractère global du mouvement, la guerre étant considérée comme imposée par la fraternité islamique. [...]
[...] Cela n'empêche pas les frères égyptiens de tenter de s'intégrer au processus démocratique. La naissance difficile du parti al-Wasat, le centre Au milieu des années 1990, l'Etat égyptien, incapable d'affronter les frères musulmans sur la scène politique, décide de les éliminer en procédant à des incarcérations et à la comparution des leaders devant des tribunaux militaires, et en empêchant les frères de participer aux élections législatives de 1995. Le parti al-Wasat, créé en 1996, donne naissance à un islamisme démocrate, qui donne la primauté au programme politique mais qui ne parvient pas à obtenir une existence légale. [...]
[...] le gouvernement doit appliquer les règles générales de gouvernement du Coran, en accord avec son concept de souveraineté exclusive politique et judiciaire de Dieu. Ainsi le jihad, ou combat sacré, peut être également une révolte contre les gouvernements qui se prétendent musulmans. Cela va servir la critique de la dictature nassérienne. Du combat contre la jâhiliyya et le régime nassérien à l'isolement Le discours explicite du mouvement a toujours compris un discours implicite moins clair et moins influent, rigide et poussant à la pratique de la violence, dont la légitimation s'est incarnée dans les écrits de Qutb. [...]
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