Coudenhove-Kalergi cherche d'abord le soutien du président tchécoslovaque Tomas Masaryk, mais celui-ci se dérobe. En 1923, Coudenhove-Kalergi publie Pan-Europe : l'union de l'Europe est nécessaire pour éviter la conquête par le bolchevisme ou la domination américaine. Il s'agit de construire les Etats-Unis d'Europe, sans la Russie que la révolution d'octobre 1917 a coupé de l'Europe. De plus, la Russie, même si l'on ne tient pas compte de la révolution bolchevique, est intermédiaire entre l'Orient et l'Occident : une Russie non communiste inquiète donc presque autant Coudenhove-Kalergi qu'une Russie communiste (...)
[...] Jusqu'en 1936, il préconise donc un rapprochement entre Paris et Rome. L'Italie mussolinienne est pourtant a priori peu favorable au mouvement paneuropéen, même si Coudenhove-Kalergi est quand même reçu par Mussolini en mai 1933. Cette politique ne débouche cependant pas sur grandchose, même si, encore en mai 1940, Coudenhove-Kalergi fait appel à Mussolini pour lui demander d'intervenir contre Hitler. Après 1936, Coudenhove-Kalergi modifie cependant ses vues sur le rôle dévolu au Royaume-Uni et envisage plutôt un rapprochement entre Londres et Paris. [...]
[...] FACULTÉ DE DROIT & SCIENCES POLITIQUES UFR DE DROIT Droit européen CONSTRUCTION EUROPÉENNE 1 Le mouvement européen pendant l'entre-deux-guerres Introduction. Richard de Coudenhove-Kalergi, né en 1894, est le fils d'un diplomate austrohongrois et d'une japonaise. Après une enfance en Bohême, il fait ses études à Vienne. En 1919, il obtient la citoyenneté tchèque. Il abandonne la philosophie pour commencer à publier des articles sur la nécessité d'un nouvel ordre européen. Aux origines de Pan-Europe. le livre fondateur. Coudenhove-Kalergi cherche d'abord le soutien du président tchécoslovaque Tomas Masaryk, mais celui-ci se dérobe. [...]
[...] La question paneuropéenne figure en effet au nombre des grandes orientations possibles pour la politique extérieure allemande. Les gouvernants de Weimar sont conscients du défi posé à une Europe balkanisée face à l'hégémonie américaine et au bolchevisme. Les possibilités ouvertes par l'unification européenne intéressent aussi les Allemands. (Possibilités de paix, de désarmement). Les dirigeants allemands trouvent cependant que Coudenhove-Kalergi déclare trop rapidement que le Royaume-Uni n'est pas européen. Dans le domaine intellectuel, le géopoliticien Karl Haushofer considère le projet de Coudenhove-Kalergi comme peu réalisable, car il n'accorde pas une place suffisante à l'Allemagne. [...]
[...] Briand encourage ainsi publiquement les efforts de Pan-Europe. Mais la réalité apparaît plus complexe si l'on prend en compte les archives officielles. Briand apparaît en fait plus prudent et c'est encore plus net si l'on prend en compte ceux qui l'entourent au Quai d'Orsay, en particulier Philippe Berthelot, secrétaire général, qui est très méfiant à l'égard du projet de fédération européenne. En 1929, le projet de fédération européenne semble le prendre de court. Alexis Léger est nettement plus favorable au projet. [...]
[...] L'idée pan-européenne se diffuse cependant aussi dans les milieux économiques. L'énorme puissance américaine est attribuée à l'existence d'un grand marché sans frontières, d'où l'idée de réaliser un grand marché européen. Un projet est lancé par l'économiste Charles Gide. Il s'agit de l'Union économique et douanière européenne créée en 1926. Le projet devait permettre d'unifier l'Europe sur la base de l'économie. Coudenhove-Kalergi lui-même s'intéresse à une interpénétration des économies françaises et allemandes. Mais cela provoque l'inquiétude des Français. A vrai dire, les industriels essaient eux-mêmes d'organiser le marché international, mais sur le mode du cartel. [...]
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