Le Chartisme, fort méconnu en France, né en 1834 des revendications politiques et sociales des classes ouvrières anglaises, est défini par François Bedarida comme le « plus profond et plus riche mouvement populaire d'émancipation qu'ait connu l'Angleterre moderne ». Alors que l'Angleterre est à l'apogée de sa puissance, une nouvelle force politique semble apparaître : c'est la classe ouvrière, force de masse, qui cherche à être enfin entendue.
Si l'on associe presque systématiquement soulèvement populaire à révolution, comme la connaissance de celles qui ont eu lieu en Italie, en Espagne ou en France nous y incite, il convient de s'interroger sur la nature du chartisme : est-il pour autant frère des révolutions européennes ? Est-il l'aspiration des masses populaires anglaises à un changement brusque et violent de l'ordre politique et social, qu'il faudrait reprendre à la base, pour créer une société nouvelle, en s'emparant du pouvoir ?
Ou est-il inversement une revendication du peuple en toute légalité, qui cherche l'établissement de la démocratie et de l'équilibre entre les différentes couches sociales ?
Ainsi, quels furent ses principes fondateurs, ses revendications, et ses évolutions, c'est ce que la question de la nature du mouvement chartiste nous amène à nous demander...
[...] Le Gouvernement est au courant de ces luttes intestines. Il dépose un projet de loi pour assurer la sécurité du gouvernement, soi-disant dicté par le péril irlandais mais qui en réalité s'applique à toute le U (Autrement dit les chartistes sont désormais considérés comme des Irlandais de l'intérieur). Le 10 avril a lieu une procession avec un char portant O'Connor et Jones en tête et un autre l'énorme rouleau de la pétition (soi-disant 6 millions en réalité 2 millions). Les forces de polices menacent d'un massacre : O'Connor ira au Parlement avec quelques amis. [...]
[...] Le mouvement va définitivement se diviser en octobre 1841 entre partisans de la force morale et de la force physique. Partisans de la force morale avec Lovett vont s'allier à Sturge, un homme de la classe moyenne, libre-échangiste et membre de l' Anti Corn Law League qui veut abolir la politique protectionniste de l'Angleterre et qui revendique le suffrage complet ; O'Connor s'oppose à toute alliance avec les libres échangistes car il considère que les ouvriers vont se faire manger par la classe moyenne. [...]
[...] Mougel, Histoire de l'Angleterre T.I : L'essor de la puissance anglaise, 1760-1832, Collection d'Histoire Contemporaine, Hatier Université. Elie Halévy, Histoire du peuple anglais au XIX° siècle T.III : Le milieu du siècle, 1841-1852, Hachette Littératures. Edouard Dolléans, Histoire du mouvement ouvrier T.I : 1830-1871. Ressources Internet : Encyclopédie Yahoo, Chartisme. Site de l'Académie de Versailles : www.ac-versailles.fr, Le mouvement ouvrier dans les économies libérales au XIX° siècle ; Site traitant du marxisme : www.marxists.org, Marx, Discours sur le parti chartiste, l'Allemagne et la Pologne, Brüsseler Zeitung Site en Anglais traitant de l'Ere Victorienne : www.victorianweb.org. [...]
[...] O'Connor, démagogue très charismatique irlandais, impressionne les foules, ancien député invalidé, il se sert de l'état psychologique et de désespoir de celles-ci qui écoutent la violence passionnée de cet homme qui traduit leurs sentiments. O'Connor est la figure symbolique qui s'oppose à celle de Lovett. Les chartistes voient en lui le mauvais génie qui devait faire dévier le mouvement et le mener à l'échec. En 1837, il organise la Democratic Association contre la Working Men Association de Lovett, qui pour lui représente une aristocratie ouvrière qui défend les intérêts des classes moyennes (mais en réalité le principe même du chartisme est bonheur de tous, d'où une alliance possible avec d'autres classes). [...]
[...] Ce sont des discours dont on va vouloir se séparer, de plus la méthode est jugée trop radicale, elle n'a pas fonctionné, il est plus raisonnable d'avoir la majorité du Parlement naissance du chartisme. Il faut donc bien faire la différence entre Owen, Fielden, Doherty, et Benbow, qu'on peut considérer comme les initiateurs du chartisme et les chartistes eux-mêmes, qui, même si ceux-ci les ont inspiré, ont d'abord choisi la voie de la légalité. (Donc ne pas les assimiler.) Les divisions sur les moyens d'action à employer : le chartisme, victime de ses démagogues ? [...]
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