Au lendemain de la guerre, les victimes, qu'elles soient du conflit franco-prussien ou de la grande guerre, se comptent par milliers. Les familles s'avèrent très touchées, elles perdent bien souvent un père, un fils ou pire, les deux. Même la victoire laisse le pays traumatisé. La troisième République, instauré depuis 1870, doit faire face à un conflit important contre la Prusse au cours de la même année, et une guerre mondiale au début du XX ème siècle. Des hommages seront rendus par la suite aux victimes qui ont combattu, notamment par l'édification des monuments aux morts dans chaque commune. Ces monuments sont présentés par l'historien Antoine Prost, dans un article présent dans le tome I, La République, de l'ouvrage dirigé par Pierre Nora Les lieux de mémoires. L'auteur parvient à nous donner une analyse de ces monuments de leur origine à aujourd'hui. Dès lors, nous pouvons nous poser la question, en quoi les monuments aux morts, présentés dans cet article, sont-ils des lieux de mémoires ?
[...] Les monuments aux morts ont bien été un lieu de culte républicain, un lieu de mémoire entre les deux guerres. Dans cette période de paix, le nombre d'édifice est alors très important, il s'élève à trente-huit mille. Ces monuments rendant hommage à nos anciens sont bien des lieux de mémoire, car la population s'y regroupent chaque année, à la même date, le 11 novembre. Des hommages qui font appel à la population avec un large succès, pour ne pas oublier le sacrifice et l'horreur de la guerre. [...]
[...] Ensuite, la population, qui elle assiste, se place également sur l'autre côté du monument, de façon à ne pas gêner ni les enfants, ni l'espace centrale du monument. L'espace est alors occupé comme il se doit, la cérémonie peut commencer. Les anciens combattants, qui eux sont réunis depuis le matin à la mairie, sont présents à l'arrière du cortège, c'est la place d'honneur. Nous pouvons les remarquer, car ils portent très souvent des drapeaux. À leur arrivée, ils entourent le monument soit par une ligne ou soit par un arc de cercle, et s'ils sont trop nombreux, seul les drapeaux occupent leur place. [...]
[...] En effet, les lauriers peuvent à la fois représenter la victoire, mais aussi le deuil. - Il existe aussi les édifices funéraires-patriotiques, ils sont très distincts des monuments civiques, car ils se dressent à proximité de l'église ou d'un cimetière et non pas sur une place publique. Ces monuments ne glorifient pas la victoire de la France, mais bien plutôt le sacrifice des morts. Dans ce contexte, la patrie, comme Dieu, justifie le sacrifice. Nous pouvons retrouver des monuments comme un poilu navré avec une croix et un drapeau. [...]
[...] à ses enfants morts pour la France Cette inscription est celle des militaires tués, c'est donc une inscription officielle. Seul la croix de guerre est présente pour rappeler les morts pour la France, sinon, il n'y a aucune allégorie ou emblèmes. Néanmoins, une statue civique comme un poilu montant la garde peut s'ajouter. - Les monuments patriotiques sont eux aussi présents sur une place publique afin d'être vu de tous. Il se distingue par ces inscriptions : . morts pour la Patrie Il suffit de changer quelques mots pour passer d'un monument civique à un monument patriotique. [...]
[...] Dans la première partie du discours, nous pouvons observer un tableau dressé plus ou moins long, sur le passé, sur la guerre avec ses horreurs et sur les victimes. Il s'agit de ne pas oublier les souvenirs du conflit, de nos poilus morts pour notre cause. Puis, la deuxième partie développe le présent et les vivants. Celle- ci a pour but d'inviter les vivants à ne pas oublier les morts, à agir aujourd'hui de façon à ce que ce conflit et ses sacrifices ne soient pas vains. B. Un message également destiné à la population - Les discours, tout comme les cérémonies, sont implicitement destinés à la population. [...]
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