Sciences humaines et arts, Monument du millénaire de Budapest, 1896, exposition du millénaire, affirmation de la nation hongroise, glorification de la Hongrie
Comme nous l'avons vu dans un précédent exposé, en 1867 fut mis en place le compromis austro-hongrois qui établissait la double monarchie d'Autriche-Hongrie. Ce compromis entraîna donc une rivalité perpétuelle entre Autrichiens et Hongrois, car l'une des puissances souhaitait conforter sa domination sur l'autre à savoir l'Autriche et d'un autre côté la Hongrie souhaitait s'affirmer en tant que puissance nouvelle. Ainsi, la Hongrie va chercher à affirmer son particularisme magyar à travers notamment l'architecture et la création de nouveaux symboles. C'est le cas du monument du millénaire que je vais vous présenter.
[...] Groupe auquel appartenait l'architecte Ignàc Alpàr qui créa un ensemble de bâtiments totalement électriques chargés d'histoire constitués à partir de nombreux éléments d'édifices symboliques hérités d'époques passées et parvenant de toutes les régions du pays. Ainsi contrairement aux expositions universelles où l'accent était mis sur les nouveautés, cette exposition comprenait une dimension anachronique. Puisqu'elle s'harmonisait avec la conception historique dominant les vues hongroises de l'époque. En effet on s'efforçait de promouvoir de manière presque obsessionnelle les manifs du caractère national. Il y avait une attente des artistes et des architectes qu'ils rehaussent le génie national. [...]
[...] Puis en dessous on trouve les colonnes qui abritent les grands personnages de l'histoire hongroise. Il y en a 14 : St Etienne (premier martyr de la chrétienté, apparaît comme étant à l'origine du culte des saints), St Ladislas, Kalman le lettré, André II, Béla IV, Charles Robert d'Anjou, Louis le Grand, Jean Hunyadi, Mathias Corvin, puis des Habsourg : Ferdinand Ier, Charles III, Marie-Thérèse, Léopold II et François-Joseph. Mais après 1945 les Habsbourg furent remplacés par des figures de la conquêt nationale comme Lajos Kossuth. [...]
[...] II- Le monument du Millénaire de Budapest : une glorification de la Hongrie Au départ, certains imaginèrent d'édifier une statue équestre d'Arpad sur le mont Gellért. La colline porte le nom de l'évêque Gérard (Gellért en hongrois). Ce religieux vénitien fut appelé en Hongrie par le premier roi du pays, le futur saint Étienne, pour aider le souverain à convertir au christianisme une population qui était alors encore en grande partie païenne. La légende veut que l'évêque ait été capturé par ses ennemis lors d'une révolte païenne, en 1046, enfermé dans un tonneau à l'intérieur garni de clous aigus et précipité dans le Danube du haut de la colline. [...]
[...] Ils nous précèdent dans le zèle, l'economie, l'esprit d'entreprise et la science. Mais nous leur sommes supérieurs du point de vue du sentiment politique et national C'est ainsi que ce point de vue dominait de plus en plus dans les années 1890 dans la recherche de formes artistiques. Ödön Lechner est celui auquel on peut rattacher les premières aspirations artistiques afin de créer un style entièrement national notamment par l'utilisation d'ornementations. Il est le promoteur de l'art populaire hongrois qui s'inspirent beaucoup des arts orientaux, iraniens, et surtout indiens. [...]
[...] En 1894 leur cooptation provoqua la protestation de nombreux artistes qui souhaitaient un concours pour désigner les futurs architectes pour le monument compte tenu de l'importance du projet et de la gloire qu'il assurerait à ses auteurs. Mais le gouvernement ne céda pas. Les travaux débutèrent en 1896 et ils avaient 5ans pour arriver à terme dont le coût se montait à florins = 2650 euros environ ce qui est une somme jamais atteinte pour la Hongrie pour une œuvre d'art. Le monument est hautement symbolique. [...]
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