En août 1928, le principe de sécurité collective semble triompher dans le monde avec la signature par soixante pays du pacte Briand-Kellog, qui déclare la guerre « hors-la-loi ». Pourtant, dix ans après, le modèle international pacifique des démocraties libérales semble avoir vécu. L'heure est au bellicisme des dictatures, qui conduisent sans scrupule le monde vers la guerre. Ces dictatures, qui sont des régimes autoritaires dont les chefs gouvernent arbitrairement, sans contrôle démocratique, et maintiennent leur pouvoir par la coercition, imposent leurs règles aux démocraties apparemment impuissantes, c'est-à-dire incapables d'enrayer ce phénomène, ne possédant pas les moyens de le combattre. Les années 1930 ont donc vu le bouleversement de l'ordre international de 1918, issu des 14 points de Wilson et des traités de paix, et marqué avant tout par l'empreinte démocratique.
Comment expliquer l'irrésistible ascension des dictatures durant cette période, alors que la fin de la Première Guerre mondiale semblait avoir vu triompher la démocratie, et pourquoi les puissances démocratiques occidentales, qui dominaient, qui contrôlaient le monde de l'après-guerre, n'arrivent-elles pas à canaliser cette montée en force des autoritarismes?
[...] La peur de la IIIème Internationale alimente les mouvements réactionnaires et fascistes, qui se renforcent dans toute l'Europe, par réaction à la fois à l'extrême gauche et au modèle démocratique discrédité. Les démocraties récentes sont particulièrement touchées. En Allemagne, où la république de Weimar a toujours été contestée, la crise provoque une droitisation de la vie politique, et le NSDAP, parti nazi, voit son nombre d'adhérents passer de membres en 1930 à en 1932. La démocratie libérale n'exalte plus les populations, et trouve peu d'intellectuels majeurs acquis à sa cause, alors qu'autour des mouvements fascistes prolifère une nébuleuse intellectuelle enthousiaste, issue de l'expérience de la Première Guerre mondiale. [...]
[...] Les dictatures auront donc le champ libre pour agir. En outre, l'année 1930 voit l'échec du projet Briand d'Union Européenne, suivie par la mort de Stresemann, puis de Briand lui-même en 1932. Disparition, donc, de deux artisans du rapprochement franco-allemand. B. Par conséquent, les régimes dictatoriaux s'affirment, ce qui annonce un bouleversement des relations internationales 1. la prolifération dictatoriale, avec en point d'orgue l'avènement au pouvoir de Hitler De nombreuses démocraties fragilisées vont donc tomber, la plupart du temps victimes de coups d'états, et devenir des dictatures. [...]
[...] L'heure est au bellicisme des dictatures, qui conduisent sans scrupule le monde vers la guerre. Ces dictatures, qui sont des régimes autoritaires dont les chefs gouvernent arbitrairement, sans contrôle démocratique, et maintiennent leur pouvoir par la coercition, imposent leurs règles aux démocraties apparemment impuissantes, c'est-à-dire incapables d'enrayer ce phénomène, ne possédant pas les moyens de le combattre. Les années 1930 ont donc vu le bouleversement de l'ordre international de 1918, issu des 14 points de Wilson et des traités de paix, et marqué avant tout par l'empreinte démocratique. [...]
[...] En Amérique Latine, la démocratie recule également. On a aussi un renforcement de l'URSS, par symétrie avec la crise des démocraties libérales. Mais l'événement le plus symbolique de cette multiplication des dictatures dans le monde, c'est bien sûr l'avènement d'Hitler, qui accède légalement à la chancellerie le 30 janvier 1933. Pour beaucoup d'historiens des relations internationales, cet événement bouleverse le système international l'hétérogénéité des règles du jeu diplomatique En effet, avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, c'est une nouvelle conception de la politique étrangère qui s'affirme. [...]
[...] Les dictatures que sont l'Italie et bientôt le Japon adoptent la même ligne pragmatique, tout comme l'URSS. Les démocraties, quant à elles, raisonnent encore selon les règles libérales, démocratiques de 1918. Leur conception des relations internationales reste classique, elle est respectueuse des traités et des conférences. Les démocraties vont donc continuer à baser leur politique étrangère sur le juridisme des traités et la sécurité collective, alors même que les dictatures se moquent de ces garanties de paix. On a ainsi l'apparition d'une dichotomie entre la conception diplomatique traditionnelle des démocraties et la conception beaucoup plus réaliste des dictatures. [...]
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