Fiche de lecture du livre de Alan Dewerpe, Le monde du travail en France 1870-1950
Une unification sociale du monde du travail accompagne le dernier quart du XIXe siècle : ouvriers ruraux, gens de métiers, première couche de prolétaires d'usine tendent à fusionner dans une nouvelle génération ouvrière. Le passage à la grande usine moderne, dont les traits se fixent entre 1880 et 1920, correspond à un nouveau cycle d'accumulation du capital et à nouvelle forme de régulation du procès de production dont le principe est la mise en cause de l'autonomie des savoir-faire des ouvriers de métiers.
La question sociale : la condition ouvrière
1) Les soubresauts du quotidien
2) la durabilité de la condition ouvrière
Usines et prolétaires (des années 1880 à la veille de la Première Guerre mondiale)
1) La grande usine : une nouveauté fin de siècle
2) La précarité stabilisée
3) Naissance du champ syndical
4) La légalisation de la classe ouvrière
Rationalisations (de la Première Guerre mondiale aux années 1950)
1) La rationalisation du travail ouvrier
2) L'apogée d'un style de vie
3) Entre réforme et révolution
Conclusion
[...] L'apport de l'Europe du Nord s'affaiblit. La seconde source d'immigration est l'Italie, qui progresse nettement, comme l'Espagne. L'immigration, principalement juive, d'Europe Orientale se fixe pour l'essentiel à Paris et dans la petite industrie. L'atelier et l'industrie à domicile urbains. Parce que la concentration demeure modérée, la petite entreprise, loin de reculer, reste un trait permanent du nouveau système de régulation, profitant dans la dernière décennie du siècle du potentiel de dispersion qu'offre l'énergie électrique nouvelle. En 1906, les établissements de moins de 10 personnes représentent 59% du total, ceux de 11 à 100 personnes 16% et ceux de plus de Souvent, comme dans la mécanique, la petite entreprise prospère à l'ombre de la grande, dont les besoins en sous-traitance grandissent. [...]
[...] Le travail féminin, d'abord, concerne 30% de la population active en en 1906. La croissance est particulièrement nette dans l'industrie. Il s'agit d'un travail sans ou avec peu de qualification, maigrement payé, intermittent on abandonne souvent l'usine ou l'atelier au mariage ou au premier enfant concernant essentiellement le textile, le vêtement ou la confection. Même si on trouve aussi des femmes dans les tabacs, la chimie des effectifs), le caoutchouc, les industries alimentaires, c'est surtout la figure de la couturière, de la dentellière, de l'arpette qui tend à s'imposer comme norme, surtout à la Belle Epoque. [...]
[...] La mécanisation s'articule sur une extension des procédures de surveillance et de répression et sur la diffusion du salaire au rendement. La position centrale du métallo. La mécanique est encore un bon exemple de cette évolution technologique contradictoire : l'automation croissante induit la déqualification ouvrière. Le réglage se simplifie avec le tour à revolver. Loin d'être du jour au lendemain réduite, la qualification ouvrière dans la régulation de la grande usine fordienne subit des transformations qui, à bien des égards, la réévalue sur l'échelle sociale. [...]
[...] Les transformations sont lentes à s'affirmer. Plus rapide, en revanche, est la mécanisation croissante, le machinisme, la double concentration des hommes et des outils. Ainsi, avec le passage de la voile à la vapeur et du bois au métal, les constructions navales subissent à partir des années 1880 des changements importants. La concentration et les mutations techniques imposent, dans les des dernières décennies du siècle, recours à un outillage puissant et coûteux pour la construction des machines marines, turbines, grues, etc ) La nouvelle régulation du travail Les enjeux de pouvoir : l'autonomie au travail. [...]
[...] Les principes de la rationalisation. Il s'agit d'abord d'assurer une répartition fonctionnelle des tâches de supervision et de contrôle de fabrication ; il s'agit ensuite d'introduire un principe de planification, c'est-à-dire d'organisation et non des conditions du travail lui-même. La croissance numérique de l'encadrement est forte et s'accompagne d'une transformation fonctionnelle. Avec l'usine nouvelle, le contremaître va se spécialiser dans l'exécution. Le pouvoir de la maîtrise est dès lors divisé mais son contrôle sur l'usinage se renforce. En théorie, la division fonctionnelle du travail prévoit quatre instances : - le chef de fabrication est chargé de la production - le contrôleur vérifie le produit - le chef d'entretien est responsable de la mise à la disposition des ouvriers des machines aptes au travail et contrôle le bon fonctionnement des machines-outils - le chef de manutention fournit aux ouvriers les éléments nécessaires à la fabrication. [...]
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