En 1848 la République est accueillie avec surprise mais enthousiasme dans la majorité des communes rurales et pour beaucoup d'historiens 1848 marque l'entrée des paysans dans la vie politique ; mais il paraît important de nuancer la vision d'une paysannerie qui pourrait alors paraître alors faussement profondément politisée : ainsi en 1850 le procureur général de Grenoble sur les Hautes Alpes s'exprimait dans un rapport en ces termes : « Les paysans sont par nature turbulents et mal disposés, mais leurs idées ne vont pas très loin ; les forêts, les pâturages, les troupeaux sont leur seul centre d'intérêt. Tout ce qui les occupe est le droit forestier. La politique est entièrement liée à leurs intérêts et ne franchit pas les montagnes ». Un tableau qui peut surprendre, en particulier s'il est comparé avec la relation que les paysans entretiennent avec la politique un siècle plus tard, à la fin des années 50, des paysans qui sont totalement intégrés à la société et à la vie politique.
Comment la politique de dimension national est-elle entrée au village ? Quelles furent les étapes de la politisation ? Quels en furent les moyens ou les obstacles ? Quelle en est la teneur ? Quelle attitude du pouvoir central vis-à-vis des paysans et des paysans vis-à-vis du régime en place ? Comment le pouvoir en place a-t-il appréhendé la masse paysanne ? Comment l'a-t-il aidé, intégré ou même utilisé ?
S'interroger sur les paysans et la politique en France de 1848 à 1958 c'est donc se pencher sur les différentes évolutions qui ont pu se produire au cours du siècle quant à l'intégration des paysans à la vie politique, dans les grands débats nationaux, dans la pratique élective, dans leurs orientations politiques, dans la profondeur de leur politisation et l'autonomie de leur conscience politique.
[...] Les allégeances et les relations personnelles eurent certainement plus d'importance que toute idéologie que ces paysans furent conduits à servir B. La paysannerie soutien de l'empire ? 1852-1870 Des paysans manipulés ? Après le soutien à la République le brusque ralliement à l'empire peut paraître surprenant : comment comprendre ce revirement politique ? Peut-on d'ailleurs parler de revirement politique ? Ce ralliement ne serait-il pas le signe d'une conscience politique des masses rurales encore bien peu affermie ? 1. [...]
[...] Ils apparaissent avant tout comme une force d'inertie en France dont comme les garants de la stabilité du Régime pour les républicains. Pilier de la République conservatrice, le paysan est honoré par la République comme en témoigne la création de l'ordre du Mérite agricole par Méline. III. 1914-1958 : une paysannerie qui évolue, qui s'organise, mais qui perd peu à peu de son influence A. 1914-1939 : une paysannerie malmenée par la guerre et la crise Les paysans et la guerre 1. [...]
[...] Le poids des paysans sur le régime lobby paysan ? De fait, les syndicats agricoles qui ont un impact réel sur le gouvernement ne sont pas dirigés par des paysans à proprement parler : opposition entre la rue d'Athènes -il s'agissait pour les grands propriétaires d'utiliser les paysans pour faire pression sur les gouvernements selon leurs intérêts, mais aussi de reconvertir les campagnes au conservatisme- et boulevard St-Germain : des républicains bourgeois. →Malgré tout, au cœur des préoccupations du fait de leur poids électoral, ils n'en demeurent pas moins quasiment absents des rouages du pouvoir : les paysans confient encore à d'autres le soin des les représenter »Annie Moulin. [...]
[...] Une modernisation des campagnes qui va de pair avec un fort exode rural 1. La modernisation économique : un enjeu politique politique agricole productiviste pour lutter contre le rationnement et l'inflation. →Différents plans qui visent à moderniser les campagnes : Plan Monet, Plan Marshall rôle de la JAC (fondé en 1929) : à la fois politique, économique et missionnaire catholique Un exode rural qui traduit l'attrait du mode de vie urbain monde urbain un monde qui n'est plus inconnu aux paysans ; un monde attractif pour les jeunes générations qui mesurent le fossé entre les différentes conditions rurales et urbaines. [...]
[...] Les paysans et la République : 1870-1914, ou le passage d'une masse analphabète sous influence au statut de citoyen à part entière A. les républicains à la conquête du vote paysan La période 1870-1914 passe pour être celle de l'éveil politique de la paysannerie. Son ralliement à la République permet la consolidation du régime. L'activité politique se développe aussi peu à peu dans les campagnes. La politisation est elle cependant si profonde qu'il pourrait y paraître? Les paysans et les débuts de la 3e République 1. [...]
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