Dans la décennie de la dépression économique, une chanson populaire connaît un grand succès c'est celle des Beans Bacon and Groovy : les fayots du bacon et du jus. Elle décrit bien la misère et les privations des travailleurs pendant la période.
Être ouvrier, c'est avoir uniquement ses mains pour force de travail et participer à la production de biens matériels : cette définition laisse entendre une grande diversité d'emplois. En effet, elle peut désigner un mécanicien, un mineur, un ouvrier agricole ou un manœuvre. Pendant les années 20 dites années de prospérité, les États-Unis sont rentrés dans la seconde révolution industrielle : les ouvriers du moment répondent donc plutôt au profil de main huileuse. Le monde ouvrier désigne un groupe social désigné par sa fonction, son emploi. Pourquoi peut-on parler d'un ''monde ouvrier'', qu'est-ce qui en fait l'unité ? Cette unité est-elle à trouver dans les emplois ou dans les modes de vie et la culture ?
[...] Le mythe du living wage'' de la prospérité n'est plus. La part du salaire réservé aux besoins vitaux augmente tandis que celle réservée aux logements et aux loisirs chute. D'autre part, on tronque les consommations de première nécessité et dans les menus le pain, les haricots et les pommes de terre sont omniprésents. C'est bien ce que montrent les paroles de la chanson Beans Bacon and Groovy : Nous avons Hooverisé le beurre, pour lait nous n'avons que de l'eau et il y a bien longtemps que je n'ai pas vu de steak''. [...]
[...] John Lewis de la UMW sera le représentant de l'attente de syndicats plus représentatifs et organisés par branche d'activité. Il veut sortir le syndicalisme de la léthargie provoquée par la crise. Le conflit éclate en 1935 au congrès Atlantic City ou 2 motions s'opposent : celle de William Green face à celle de John Lewis. Le premier l'emporte largement mais accepte que les fédérations dissidentes forment une commission pour l'organisation industrielle. En 1938, ils forment leur propre fédération mais sous le même sigle le terme de commission étant changé en Congrès. [...]
[...] Le monde ouvrier pendant la dépression connait donc une diminution de son niveau de vie alors qu'il n'avait pas réellement profité des années de prospérité. D'autre part, malgré son hétérogénéité, le monde ouvrier se montre capable de s'organiser par exemple pour soutenir le Docteur New Deal en 1936, mais surtout pour les luttes syndicales. Pour autant ce n'est pas un monde qui se radicalise, en effet les ouvriers restent très intégrés dans la société comme le montre la facilité avec laquelle ils participeront à l'effort patriotique avec le reste de la société pendant la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] Ils avaient été nombreux à voter Hoover en 1932 mais ils l'ont rapidement rejeté comme responsable de la crise. Un rapport inverse s'installe avec Roosevelt en qui les ouvriers ont une grande confiance aux élections de 1936 il obtient 85% de leurs suffrages. Les ouvriers sont satisfaits de l'amorce de reprise. Le financement de la campagne de 1936 repose en partie sur les subventions d'ouvriers syndiqués : 770.000 dollars dont les deux tiers du syndicat des mineurs United Mine Workers. [...]
[...] Le monde ouvrier est donc un monde d'une grande diversité mais qui dans l'ensemble subit la dépression de plein fouet. Néanmoins on va montrer que paradoxalement c'est en période de difficulté qu'on voit une prise de conscience de l'existence de cette couche sociale par les pouvoirs publics. II] Un monde politique qui vient en aide à une couche essentielle de la population Préserver les emplois à tout prix Pour faire face à la crise, Hoover s'en remet aux hommes d'affaires qui sont les garants les plus sûrs à ses yeux de la prospérité. [...]
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