L'Europe et les États-Unis n'ont pas été les seuls à connaître la croissance économique et la prospérité entre 1960 et 1973. Cela a également été le cas pour l'Extrême-Orient : la Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan, Singapour et surtout le Japon ont accédé avec une extraordinaire rapidité aux formes modernes de l'industrie.
[...] Banques et compagnies associées apportaient l'essentiel du capital, dont les actionnaires ne possédaient qu'une faible part, ce qui laissait les mains libres aux directions. Ces regroupements ont guidé la croissance. Autre facteur qui pourrait avoir contribué au miracle japonais : le remplacement des anciennes directions des grandes firmes, consécutif à la démocratisation de l'après-guerre, par des professionnels qualifiés et ambitieux que n'effrayait pas l'innovation. Enfin, en dernier ressort, la modestie des revendications des travailleurs. On a déjà mentionné le faible niveau des salaires ; les ouvriers japonais travaillaient en outre quatre cents heures de plus par an que ceux des autres nations industrielles. [...]
[...] Il est à noter que plusieurs des produits japonais les mieux exportés, comme le matériel électronique, par exemple, étaient fabriqués par une main-d'œuvre à bon marché et peu qualifiée. La politique des bas salaires a non seulement permis au Japon d'exporter beaucoup, mais elle a favorisé l'épargne, ce qui, compte tenu de dépenses militaires quasi négligeables, a conféré au pays sa caractéristique peut être la plus originale, à savoir le taux d'investissement la plus élevé du monde développé. Par ailleurs, le Japon a moins investi dans le logement que les autres pays avancés et, son capital industriel ancien à renouveler étant également moindre, il était en mesure d'investir deux fois plus (en pourcentage du P.N.B.) que mes autres pays dans de nouveaux équipements de production. [...]
[...] Les petites entreprises étaient pourtant très utiles en tant que sous-traitants des compagnies géantes sur lesquelles reposait l'expansion économique. Elles accueillaient les travailleurs fraichement arrivés de la campagne, dont les plus chanceux pouvaient ensuite trouver un poste permanent dans une grosse entreprise. Dans le même temps, ce large volant de la main- d'œuvre contribuait au maintien des bas salaires. Pour diverses raisons, la main-d'œuvre japonaise était moins revendicatrice que la classe ouvrière occidentale, et ce, même dans les grandes entreprises. [...]
[...] Le gouvernement adopta par ailleurs des mesures courageuses, comme de décider très tôt de soutenir l'industrie lourde. Il assortit ces choix de conditions favorables aux importations de technologie et de composants industriels, de l'offre de capitaux à bon marché, de subventions, de la création d'une infrastructure adéquate, et d'un ''guidage administratif'' de la part du ministère du Commerce et de l'Industrie (M.I.T.I.) Tradition et innovation Au-delà des facteurs généraux, certaines caractéristiques spécifiques du Japon auraient eu, pense-t-on, une influence positive sur la croissance économique du pays, entre autres l'attachement traditionnel des travailleurs à leur entreprise et l'image paternaliste assumée par le patronat. [...]
[...] Le monde des années soixante : La montée de l'Extrême-Orient Introduction 1. L'expansion japonaise 2. La nouvelle main-d'œuvre 3. Le rôle du gouvernement 4. Tradition et innovation 5. Vers la modernité L'Europe et les États-Unis n'ont pas été les seuls à connaître la croissance économique et la prospérité entre 1960 et 1973. Cela a également été le cas pour l'Extrême-Orient : la Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan, Singapour et surtout le Japon ont accédé avec une extraordinaire rapidité aux formes modernes de l'industrie L'expansion japonaise Il était déjà remarquable de voir ce Japon, sorti défait et dévasté de la Seconde Guerre mondiale, se redresser pour devenir la seconde puissance industrielle parmi les économies de marché. [...]
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