Peut-on considérer la monarchie constitutionnelle comme un régime réellement démocratique? La séparation des pouvoirs reste partout très relative, et la base électorale a l'inconvénient d'être très faible : une constitution ne suffit pas à établir un régime démocratique. Cependant, du point de vue juridique, le parlementarisme est né dans ces pays sur la base de Constitutions établissant une monarchie limitée
[...] L'étape qui est alors franchie a des incidences sur la place et le rôle du monarque au sein de la monarchie constitutionnelle. Le parlementarisme tend vers de plus en plus de pouvoir au Parlement et de moins en moins à la figure royale : les pouvoirs du souverain diminuent au profit des pouvoirs législatifs qui se renforcent et deviennent de véritables acquis. Alors qu'auparavant le monarque semblait presque toujours en mesure de gouverner tel qu'il le voulait, le parlementarisme permet de limiter la puissance royale par le biais du rééquilibrage des pouvoirs. [...]
[...] Les propos de Benjamin Constant se sont donc petit à petit révélés vrais. La souveraineté déléguée au peuple efface progressivement la prééminence qui appartenait au souverain. De nouveaux chefs reçoivent la légitimité du Peuple venant ainsi concurrencer celle du monarque. En Angleterre par exemple, de plus en plus de personnes sont amenées à voter (grâce à l'élargissement de la base électorale), à élire une majorité à la Chambre. Le célèbre two-party system, garanti par le mode de scrutin majoritaire à un tour, permet d'opposer et d'alterner constamment la venue au pouvoir soit des libéraux (whigs) soit des conservateurs (tories). [...]
[...] Dans cette forme de monarchie, le roi est choisi par la nation et non par Dieu; les relations entre le roi et la nation sont régies par des textes, de natures souvent très diverses, qui composent la Constitution. La nation est représentée par une ou plusieurs assemblées élues. Choisi par la nation souveraine, le roi est donc soumis à la volonté de celle-ci. Il détient cependant un pouvoir face à l'Assemblée, une «prérogative». Mais peut-on considérer la monarchie constitutionnelle comme un régime réellement démocratique? La séparation des pouvoirs reste partout très relative, et la base électorale a l'inconvénient d'être très faible : une constitution ne suffit pas à établir un régime démocratique. [...]
[...] MILZA, Histoire du XIXe siècle, Hatier - B. [...]
[...] Il s'agit bien de monarchies constitutionnelles au sens basique, rudimentaire, du terme. En Angleterre, la monarchie a souvent bénéficié d'une image de symbole de toutes les libertés, idée largement répandue par les Philosophes des Lumières. Il est néanmoins nécessaire de relativiser quelque peu cette conception peut-être trop idéalisée. En 1815, George III, souverain depuis 1760, ne se contente pas vraiment de régner contrairement à l'expression "le Roi règne mais ne gouverne pas". Si la monarchie est bien "constitutionnelle", cela signifie surtout qu'elle est tempérée par des assemblées délibératives, qui votent l'impôt mais sur lesquelles le Roi dispose de bien des moyens pour se ménager leur docilité. [...]
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