L'accueil qui fut réservé en 1814 à la Grande Odalisque de Ingres est significatif des clivages qui pouvaient alors exister, à cette époque, entre les différents courants de pensée qu'ils soient politiques ou artistiques. La fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème sont ainsi marqués par de multiples ruptures, les régimes s'étant succédés au gré des fractures idéologiques et politiques. Si la monarchie française de la première moitié du XIXème siècle est susceptible d'être porteuse de réconciliation, s'agit-il des mêmes formes de réconciliation sous la Restauration que sous la Monarchie de Juillet ? Est-ce tout simplement une période propice aux compromis comme le montre l'instauration d'une monarchie parlementaire ou simplement le fait des différents monarques ? Entre 1814 et 1848, les dernières monarchies françaises se débattent au milieu de ce tumulte et se posent comme étant les garants de la paix sociale.
Ainsi pouvons nous nous demander si la Restauration et la Monarchie de Juillet sont effectivement porteuses de réconciliation pour les différents acteurs qui se sont déchirés de la fin du XVIIIème siècle jusqu'au début du XIXème.
Nous verrons donc tout d'abord que les monarchies du début du XIXème siècle tentent d'être porteuses de réconciliation mais que cette réconciliation semble toutefois vouée à l'échec.
[...] L'ancien roi de France, en exil depuis son abdication le 2 août 1830, meurt du choléra dans le monastère de Gorizia en Slovénie. Louis Philippe 1er n'acceptera jamais que sa dépouille soit transférée dans la crypte des Bourbons de la basilique Saint-Denis. Louis Philippe, en ne poursuivant que ses intérêts personnels, va ainsi rejeter la réconciliation. Une large part de la population n'est pas comprise dans cette réconciliation Les exclus : . L'armée Face au souvenir de la Grande armée de Napoléon, Louis XVIII renonce à toute réconciliation avec les soldats ainsi d'entre eux sont mis à la retraite ou en demi-solde. [...]
[...] La radicalisation des mesures va être immédiate et va mettre fin à toute politique de réconciliation. C'est ainsi, par exemple, que le 29 octobre de la même année une loi de sûreté générale qui autorise une détention provisoire des prévenus de crimes ou délits contre l'autorité du roi et la sûreté de l'Etat va être votée comme de nombreuses autres en quelques mois. Devant son manque de popularité, Louis XVIII va dissoudre la Chambre Introuvable en La Chambre Retrouvée = Charles X La Chambre Retrouvée élue en 1824 se montrera encore plus radicale et réactionnaire que la Chambre Introuvable, rencontrant un appui plus fort en la personne de Charles X. [...]
[...] Certains réfractaires au Concordat s'isolent ainsi dans une petite église schismatique. La réconciliation est donc impossible d'une part car certains en sont complètement exclus mais également car d'autres ne l'acceptent pas. Les contestataires : . Les nostalgiques de l'Ancien Régime Même s'il y a restauration de la dynastie des Bourbons, l'enracinement des principes et des institutions hérités de la Révolution et de l'Empire vont empêcher une réelle restauration et ainsi décevoir les nostalgiques de l'Ancien Régime, compromettant une réconciliation véritable avec cette part de la population. [...]
[...] En 1832, une loi votée par Louis Philippe 1er marque la fin d'une politique de réconciliation que ce soit avec les Bourbons ou avec les bonapartistes. Cette loi condamne au "bannissement perpétuel" les membres de la famille de Charles X (Bourbon) et les parents de Napoléon : Ce massacre marque une rupture avec les républicains et la fin de leur réconciliation. De plus, entre 1834 et 1835, les mesures répressives à l'encontre des révolutionnaires vont se multiplier. En 1834, la législation est changée pour mettre fin à la propagande des républicains, une loi votée par la Chambre soumet dorénavant à une autorisation préalable et toujours révocable la profession de crieur public. [...]
[...] La radicalisation des régimes monarchiques et leurs conséquences sur la réconciliation . L'assassinat du duc de Berry et ses conséquences Le 13 février 1820, le Duc de Berry, fils du comte d'Artois, futur Charles et seule personne susceptible de donner un héritier à la famille royale, se fait assassiné devant l'Opéra d'un coup de poignard dans la poitrine. Cet événement va conduire à la fin du système de modération cher à Louis XVIII avec : . D'une part la fin de la réconciliation affichée avec les républicains . [...]
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