« Napoléon le Petit (…) a frappé d'ostracisme les idées, la raison, le progrès, la lumière ; et l'on pourrait dire que ce qu'il a exilé de la France, c'est la France elle-même », pouvait-on lire durant le Second Empire sous la plume de Victor Hugo. Cet homme « chétif et piteux » qui « ternirait le second plan de l'histoire et souillerait le premier », aurait ainsi attenté aux libertés fondamentales et mené une politique décadente durant son règne d'Empereur. Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est en effet élu président de la république française au suffrage universel en 1848, mais au moyen d'un coup d'Etat le 2 décembre 1851, il proclame l'avènement du Second Empire le 2 décembre 1852, dont il sera à la tête jusqu'à la fin de celui-ci le 4 septembre 1870. Cet Empire, malgré une évolution plus libérale amorcée à partir du début des années 1860, reste un régime autoritaire. Ce type de régime même impliquerait donc un retour à une tradition, faisant explicitement référence à la gloire de l'« Aigle » Napoléon Ier, référence qui, selon les critiques les plus sévères, nuit encore plus à l'image du Second Empire. Cependant, malgré le retour à un Empire autoritaire et le charisme moindre du neveu de Napoléon Ier, ne peut-on pas constater sous le Second Empire des réalisations remarquables et des traits indéniables de modernité ? La modernité se définirait ainsi comme un « mode de civilisation caractéristique », qui s'oppose à la tradition et figure le changement. S'observant dans tous les domaines, aussi bien politique, social, idéologique, que religieux ou encore artistique, elle naît de modifications structurelles dans l'organisation économique et sociale, pour finalement s'illustrer et s'ancrer dans les mœurs et modes de vie. Quels sont alors les traits de modernité qui apparaissent sous le Second Empire ? Quelles en sont les origines et les limites ? La modernité a-t-elle été imposée par l'Empire, ou bien s'est-elle imposée malgré celui-ci ? Dans un premier temps nous verrons que la modernité s'est produite du fait de bouleversements produits par l'achèvement de la première Révolution Industrielle, puis dans un second temps que celle-ci a été relayée par une volonté et une politique de l'empereur concernant l'urbanisme ou encore le système bancaire et le commerce, et enfin que la modernité s'est finalement ancrée dans les mœurs et la vie quotidienne, dans une perspective cependant plus limitée du fait de l'Empire autoritaire.
[...] Enfin, le dernier réseau repose sur les fluides, système d'eau potable et égouts. Belgrand, alors directeur des eaux et égouts, créé en effet un vaste réseau qui passe de 150 à 500 km de longueur, et augmente la production d'eau grâce au détournement des rivières vers des réservoirs. Le système d'adduction de l'eau potable et ainsi modernisé, et dans un autre secteur la distribution du gaz est également améliorée, avec la Compagnie de l'éclairage et du chauffage au gaz créée en 1855 de la fusion des six anciennes compagnies ; l'utilisation domestique se développe ainsi que l'éclairage public. [...]
[...] Quelle modernité pour le Second Empire ? Napoléon le Petit ( ) a frappé d'ostracisme les idées, la raison, le progrès, la lumière ; et l'on pourrait dire que ce qu'il a exilé de la France, c'est la France elle-même pouvait-on lire durant le Second Empire sous la plume de Victor Hugo. Cet homme chétif et piteux qui ternirait le second plan de l'histoire et souillerait le premier aurait ainsi attenté aux libertés fondamentales et mené une politique décadente durant son règne d'Empereur. [...]
[...] Cette élite, nouvelle bourgeoisie plus moderniste, partagerait un consensus selon lequel la croissance économique et la prospérité sont indispensables pour régler les questions sociales, sur lesquelles l'Empereur se penche beaucoup. Ce dernier entend donc s'éloigner de la traditionnelle bourgeoisie des notables et de son halo autoritaire et clérical qui n'a selon lui pas su concilier autorité et légitimité du suffrage universel. Il s'attire ainsi la réticence des protectionnistes, manufacturiers, propriétaires de Paris et notables qui avant possédaient un pouvoir traditionnel dans les campagnes, que Napoléon remet en cause par l'instauration des préfets. [...]
[...] Les grands magasins et expositions universelles, vitrine de la modernité Cette modernité est particulièrement flagrante au travers de deux événements, vitrine de la modernité initiée par le Second Empire : les grands magasins et les expositions universelles. Les grands magasins Les grands magasins, cathédrales du commerce moderne selon Zola reflètent cette modernité, symboles d'une nouvelle logique économique et sociale. Le Second Empire annonce en effet la fin des méthodes traditionnelles commerciales : le marchandage tombe en désuétude, les foires se font désormais rares. La révolution industrielle a ainsi permis le développement du commerce intérieur, étendu et structuré, et une révolution dans l'organisation au sein de l'entreprise commerciale et de ses techniques de ventes. [...]
[...] Les marais sont reboisés, et la surface cultivée augmente d'un million et demi d'hectares, pour connaître son maximum historique en 1862 avec une surface cultivable de 26,5 millions d'hectares. La culture du blé augmente ainsi que celle de la betterave à sucre et de la pomme de terre ; la viticulture connaît de même son apogée. L'élevage se développe. Grâce à la révolution des transports, l'agriculture se spécialise, comme le montre l'exemple de la production fruitière dans le midi, et la consommation intérieure augmente grâce à l'unification du marché intérieur et à l'urbanisation. [...]
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