La mode parisienne au XVIIIème siècle

Résumé du document

Dans l'Histoire des salons de Paris, la Duchesse d'Abrantès s'intéresse au thème de la mode. En effet, le changement de situation qui fait suite à la Terreur explique le nouvel état d'esprit de l'élite sociale qui se traduisent par une importance accordée aux bals et à la mode.
Elle épouse Andoche Junot, familier du général Bonaparte, le 30 octobre 1800. Cette union propulse la jeune femme dans l'entourage même du premier consul.
Après le suicide de son mari en 1813 et une situation matérielle difficile, la duchesse se réfugia à Versailles où elle fit la rencontre de Balzac, c'est une rencontre décisive pour elle : il la pousse à écrire les 18 volumes de ses Mémoires et Histoire des salons de Paris. On a donc des extraits de textes qu'elle a écrit plusieurs années après les faits mais qui constituent un témoignage de l'élite sociale tout à fait intéressant.

La jeunesse dorée, à la fois fer de lance de lance de la réaction thermidorienne et meneuse de la nouvelle vie mondaine, représente le contrecoup moral, social et politique de la Terreur mais ne représente pas une force politique à proprement parler.
Ainsi, on pourrait donc se demander comment dans l'élite sociale, il y a une réaction impériale ? En fait, comment se manifeste concrètement cette jeunesse dorée ?

Extraits

[...] ; En général, c'est une mode qui ne change pas entre l'an III et IV. Mais, tout ce luxe est critiqué par le peuple, qui est même choqué face à cette abondance qui contraste avec la période de crise qui règne à Paris. Ainsi, pour conclure, on pourrait dire que la Jeunesse dorée fut utilisée par les Thermidoriens pour lancer le mouvement, c'est à son actif qu'on doit porter la proscription des hommes de l'an II, la déculottisation des administrations parisiennes et la fermeture des clubs jacobins. [...]

[...] La duchesse dit l 59-60 la bonne compagnie, allant en masse, elle ne serait pas exposée à rencontrer des gens étrangère à elle mais, en fait, il s'agit d'une société très mixte qui comprend non seulement les émigrés de 1792 surtout mais aussi les enrichis de la Révolution : qui ont acquis des fortunes plus ou moins honnêtement, sortis de fêtes, des commissaires, des spéculateurs L'intérêt de la Duchesse d'Abrantès est de bien montrer cette mixité de la société. En fait, c'est tout un monde aristocratique dans ces codifications qui a disparu. La nouvelle société apparaît avec de nouveaux codes et avec cette nouvelle mode qui est apparu pour l'élite. C'est ce qu'on va voir en dernière partie. [...]

[...] La Terreur abolie, ils réapparaissent. Pendant ce temps à la Convention, un nouveau parti modéré s'est fait jour, celui des Tallien, Fréron, Barras et consorts qui trouvent dans la Jeunesse dorée un point d'appui pour faire pression sur l'Assemblée. Et voilà que s'organise une violente campagne d'opinion contre les derniers Montagnards et la Société des Jacobins qui tombe le 21 brumaire an III. La commune, disparue dans la crise du 9 thermidor, la Convention n'a plus aucune autorité pour lui faire ombrage. [...]

[...] Les manières des Incroyables et leur propreté faisaient contraste avec les façons grossières et la saleté officielle du costume des Jacobins, selon Duval. Le pendant féminin des Muscadins est les Merveilleuses. La mode des Merveilleuses Aux Muscadins correspondent les Merveilleuses. L 56 les femmes les plus élégantes parmi les merveilleuses Elles se montrent nues dans des fourreaux de gaze, et c'est ce qu'on appelle le système des nudités gazées qui succède à celui de la Terreur. Cette nouvelle mode est apparue pour l'élite. [...]

[...] Avant 1789, la mode venait de la cour, et surtout de la Reine, habillée par la première des plus célèbres couturières françaises, Rose Bertin. Cette mode supposait des tissus coûteux et des couturières aux prix élevés. Avec la Révolution, elle se simplifia. Les anciens nobles, les bourgeois, pendant la Terreur, se vêtirent comme des gens du peuple Mais les nouvelles modes féminines apparurent au début du Directoire, créées toujours par Rose Bertin et par son successeur Leroy à partir de 1797. [...]