Le long XIXème que l'on étend souvent de 1770 - 1780 à la veille de la Première Guerre Mondiale, a été la période de nombreux mouvements de population en Europe. Tant et si bien, que d'aucuns évoquent le XIXème siècle comme étant celui de la mobilité. Or, dès le Moyen-âge, de grands déplacements avaient lieu dans un contexte de colonisation et d'essor démographique. Etre mobile ne fait donc pas de la population européenne du XIXème un cas spécifique. Il s'agit alors de mettre en relation mobilités et migrations, pour déterminer l'ampleur du phénomène, sa nature ou encore ses caractéristiques. Peu mobiles en début de siècle, les Européens semblent persister dans l'ensemble dans un modèle sédentaire traditionnel.
Il est donc question de déterminer quand et comment les migrations se sont développées, puis élargies à des échelles de plus en plus grandes. On voit en effet apparaître des migrations de longue distance au cours du siècle, c'est-à-dire d'échelle internationale ou mondiale. Il sera donc question de savoir dans quelle mesure l'Europe est touchée, en termes d'aire géographique et de démographie. Il sera également question d'envisager l'influence des phénomènes migratoires dans le passage de l'ère agraire à l'ère industrielle qui s'achève à la fin du XIXème siècle. Les enjeux sont donc de savoir pourquoi on parle d'un XIXème siècle de la mobilité. Par quelles migrations et mobilités l'Europe se trouve-t-elle mise en mouvement ? Quelles en sont les dynamiques et la nature ? Quel(s) rôle(s) ont-elles joué dans les grands changements de l'Europe qui s'industrialise ?
Dans un premier temps, il convient d'envisager les migrations et mobilités locales et régionales, voire interrégionales, encore majeures en début de période. Ensuite, les mouvements à grand rayon seront évoqués, à savoir les migrations des européens à l'échelle internationale et mondiale. Enfin, la dynamique d'exode rural sera considérée, afin d'établir l'impact et l'implication des migrations et mobilités dans le phénomène d'industrialisation et d'urbanisation qui caractérise le XIXème siècle
[...] Ainsi, les changements économiques ont beau susciter de nouveaux besoins en main d'œuvre à certains endroits, les populations qui viennent les satisfaire sont généralement des environs. La population est donc peu mobile. Si le nombre de migrants augmente au cours de la première moitié du siècle, quatre-vingt pour cent ne se déplacent pas au-delà d'un rayon de dix kilomètres. Ainsi, à Verviers en Belgique, la population a presque doublé de 1789 à 1846, avec, à terme d'immigrants. Parmi eux ont parcouru au maximum huit kilomètres au cours de leur migration. [...]
[...] L'Empire Settlement encouragea les départs à défaut d'une réforme sociale fondamentale. De 1815 à 1912, plus de 21 millions de personnes ont émigré. L'Empire allemand, qui n'a vécu au final que trois décennies, ne se prêtait pas à une émigration de masse. Parce qu'aucune subvention au départ n'était prévue, il fallait un minimum de moyens pour partir, ce qui réfrénait nombre de colons potentiels. A la veille de la Première Guerre Mondiale, seulement colons allemands se trouvent en terres coloniales, personnel d'administration provisoire inclus. [...]
[...] Ainsi, différentes migrations témoignent d'une mobilité des personnes qui se développe peu à peu d'un pays à l'autre. L'une des caractéristiques propre à cette période est que les différents types de mouvements de population ont été éprouvés par tous les pays d'Europe à un moment dans le long XIXème siècle. La dynamique générale des mouvements intra européens au XIXème siècle reste principalement axée des campagnes vers les villes et régions industrielles en plein essor. Ainsi de vastes mouvements d'Est en Ouest en Allemagne servent au développement de la Ruhr, véritable melting- pot régional. [...]
[...] Ils y sont attirés par des salaires plus élevés, et les crises du monde agricole les y incitent. En Finlande on assiste à des départs massifs vers les villes suite aux crises de 1862 à 1867, de 1892-1893 et de 1903. Les facteurs répulsifs comme les densités de population excessives n'arrêtent pas les ruraux : de meilleures conditions de vie sont attendues en ville, un plus grand confort, et une possibilité de s'élever dans l'échelle sociale quasi-inexistante à la campagne. [...]
[...] Par ailleurs, les migrants ont suscité une forte mobilité intra urbaine. L'afflux de nouveaux habitants incite les villes anciennes trop petites à dépasser leurs remparts moyenâgeux - ce que fait Vienne en 1857, Anvers en 1859, puis Copenhague, Cologne, etc.- et à absorber les villages alentours. La rareté de l'espace provoque l'augmentation des prix des logements, les plus pauvres se trouvent repoussés en périphérie, de plus en plus éloignées du centre au fur et à mesure de l'élargissement de la ville. [...]
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