Dans quelle mesure les migrations ont-elles été un enjeu décisif de pouvoir et de mutations pour le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne entre 1850 et 1950 ?
[...] Les trains allemands convergent vers la Pologne et ne ramènent plus les Polonais chez eux mais dans les camps d'Auschwitz-Birkenau ou Dachau. Par ailleurs, de nouveaux mouvements de population naissent avec la progression des forces alliées. Le débarquement en Sicile chasse les fascistes vers le nord de l'Italie, où est fondée en 1943 un république italienne par les allemands. De même, les populations allemandes qui s'étaient installées dans les territoires annexés conquis par le Reich doivent fuir les forces alliées. [...]
[...] Les Italiens migrent aussi vers le Royaume-Uni, qui accueille également nombre d'Irlandais et d'Allemands. Entre 1914 et 1939, l'Europe est partagée entre migrations économiques spontanées et migrations politiques de plus en plus contrôlées. Le système migratoire est d'abord perturbé par la Grande Guerre, qui entraîne l'apparition massive de migrants politiques. Après cet afflux massif, un contrôle se met peu à peu en place. L'Italie signe avec la France des conventions bilatérales pour contrôler l'immigration tout en l'encourageant dans le cadre de migrations économiques. [...]
[...] Dans quelle mesure les migrations ont-elles été un enjeu décisif de pouvoir et de mutations pour le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne entre 1850 et 1950 ? De 1850 à 1914, l'Europe est une terre de migrations surtout économiques. Les Britanniques, de nombreux Italiens, mais aussi des Polonais migrent souvent vers les Etats-Unis, ce qui conduit le pays à fixer des quotas. Parfois, ces émigrations se destinent aussi à l'empire colonial, pour les Britanniques qui s'expatrient au Canada, en Afrique du Sud, en Inde, à Hong Kong, etc. [...]
[...] Après-guerre, c'est l'ONU qui encadre les migrations, ce qui donne moins de contrôle aux Etats. Ainsi, malgré l'existence d'accords bilatéraux avec la Turquie, la République Fédérale d'Allemagne ne peut empêcher l'immigration illégale. C'est pour éviter l'hémorragie qui se déclare en République Démocratique d'Allemagne que le pays fait ériger le mur de Berlin, toute immigration en Allemagne de l'Ouest devenant quasi-impossible. Ainsi, les migrations ont été un enjeu fondamental de pouvoir sur toute période étudiée. Cet enjeu a d'abord été économique, le XIXe siècle étant celui de la libéralisation des échanges. [...]
[...] Les années 1930 marquent un tournant décisif puisque les migrations y sont davantage politiques et fortement encadrées par l'Etat. Le régime totalitaire italien est moins problématique car sa législation antijuive date de 1938 reste peu appliquée. En revanche, les Juifs d'Allemagne fuient rapidement un régime dont ils ont compris, surtout après les lois de Nuremberg, qu'il ne les tolèrera pas. Les grandes figures intellectuelles Albert Einstein, Thomas Mann, Stefan Zweig quittent l'Allemagne. L'émigration allemande est autant politique que raciale : les communistes fuient un pays qui après l'incendie du Reichstag s'est donné le droit de les pourchasser. [...]
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