L'industrialisation mexicaine est réelle au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Elle a certes connu des évolutions puisqu'elle était planifiée et repliée sur elle-même à l'origine, et est subitement devenue libérale et ouverte sur le monde à cause des contraintes extérieures des Etats-Unis et des organismes internationaux dans le cadre de la dette. L'industrialisation mexicaine est donc dépendante de l'extérieur et elle subit même une véritable tutelle de son voisin américain. Même si elle est incomplète et trouve ses limites dans les déséquilibres sociaux et régionaux, elle a permis un développement certain. D'un pays du Tiers-monde, le Mexique est devenu aujourd'hui un leader dans les tiers-mondes et a même été intégré dans l'OCDE.
[...] Il est donc légitime de s'intéresser à l'industrialisation du Mexique au cours du second XX siècle. Le processus d'industrialisation permet le passage d'une économie traditionnelle fondée sur l'agriculture à croissance faible et réversible à une économie moderne fondée sur l'industrie à croissance forte et irréversible. Il est donc intéressant de se poser le problème suivant: dans quelle mesure l'industrialisation mexicaine a permis son développement? Nous verrons d'abord les manifestations de l'industrialisation, puis sa dépendance envers les Etats-Unis et enfin ses limites. [...]
[...] C'est le débat qui a eu lieu à Cancun, dernier sommet de l'Organisation Mondiale du Commerce et qui est resté non tranché. [...]
[...] Elle est aussi dépendante et de plus en plus de la conjoncture mondiale, et plus particulièrement des cours pétroliers, du fait de son insertion dans l'économie mondiale et son entrée dans le GATT en 1986. L'industrialisation mexicaine est donc largement dépendante de l'extérieur; mais alors, cette industrialisation qui est une réalité, ne rencontre-t-elle pas des limites? L'industrialisation mexicaine a des limites démographiques, sociales et régionales, et même économiques. En effet, l'industrialisation du Mexique rencontre des difficultés dans sa remontée de filières puisqu'elle ne parvient pas vraiment à diversifier ses industries, et notamment ses industries lourdes ou de luxe. [...]
[...] La croissance industrielle est malsaine car elle est en partie informelle, mais aussi déséquilibrée car elle distribue inégalement des activités et les richesses, et même dangereuse pour l'environnement, comme en témoigne la capitale qui concentre des problèmes de pollutions d'air et d'eau et d'entassement des déchets. Ainsi, cette industrialisation mexicaine qui est une réalité est différente du développement. La rente, ou plutôt la manne pétrolière, qui semblait capable de sortir le Mexique du sous-développement en accélérant l'industrialisation s'est révélée un mirage puisque le Mexique reste un pays insuffisamment développé comme en témoignent le déséquilibre régional et surtout les inégalités sociales. [...]
[...] Ainsi, l'industrialisation mexicaine est avant tout une industrialisation légère qui emploie de nombreux travailleurs et qui produit des biens de consommation courante à faible valeur ajoutée. Mais, l'industrialisation mexicaine va peu à peu se spécialiser par une véritable pétrolisation de son économie. Le Mexique a déjà nationalisé les compagnies pétrolières américaines en 1938. La prospection du territoire provoque la découverte de nouveaux gisements autour du Golfe du Mexique; les chocs pétroliers rendent rentables leur exploitation et ainsi le Mexique construit de nombreuses raffineries d'hydrocarbures qui exploitent le pétrole et le gaz et l'acheminement vers l'extérieur par des oléoducs et des gazoducs. [...]
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