Métier en France, Révolution française, Seconde Guerre mondiale, histoire culturelle du métier, savoir-faire, modernisation, altération du métier
Etudier le métier en France sur la vaste période 1789-1946, c'est se pencher sur une histoire culturelle du métier, une histoire du geste, du corps, de la mentalité, qui peut paraître, aux yeux d'une tradition Labroussienne, purement secondaire, voire même relevant du gadget. Il est alors difficile d'ériger le métier en évidence pour ce qui est de l'histoire du travail, et d'autant plus si l'on considère que les nombreuses migrations dues à la pluriactivité tout au long de la période peuvent également freiner la qualification, et, par là même, l'accès au métier. Nous pouvons ici interroger l'emploi du singulier de ce terme, qui va s'enrichir de sens nouveaux en parallèle aux évolutions politiques et sociales, afin de comprendre ce qu'on y entend selon la période, et surtout, comment il peut évoluer, conjointement aux pratiques professionnelles. On peut peut-être partir de plusieurs définitions pour avoir une meilleure compréhension du terme « métier » au dix-neuvième siècle.
[...] Victimes aussi, en fait, de leur savoir-faire de pétrisseur. Le métier des artisans, petits ouvriers ou encore paysans n'est donc pas forcément synonyme de meilleure qualité de vie ni de sécurité financière, mais le métier et la détention d'un savoir-faire permettent au moins, et ce n'est pas chose négligeable, de conserver son indépendance. II. Second Empire Fin XIXe : du métier aux métiers De nouvelles possibilités de métiers Dès le milieu du XIXe siècle, de nouvelles possibilités de carrière voient le jour, qui permet de sortir du dualisme paysannerie/artisanat en ce qui concerne le métier. [...]
[...] La dure persistance des savoir-faire et l'apparition du mythe des métiers On le voit bien alors, c'est chose rare de posséder encore un savoir-faire après la Première Guerre mondiale. On peut alors avoir la sensation d'avoir perdu le métier Mais peut-être faut-il opérer là un changement de compréhension du terme. En effet, s'il était intimement lié à l'artisanat et à la pratique d'une technique au début de la période, il reste que dans certains secteurs, il existe une fierté du métier, due à la liaison entre savoir et savoir-faire : on peut penser aux avocats ou en enseignants, par exemple. [...]
[...] Tout au long du XIXe siècle, ce savoir-faire particulier aux Français est mis en avant face au manque de raffinement britannique, qui aurait abandonné très tôt le savoir-faire traditionnel pour s'orienter vers une industrialisation néfaste à la conservation d'un tour de main propre à chaque métier. La soierie lyonnaise, la menuiserie, l'horlogerie ou l'impression constituent une aristocratie ouvrière caractérisée par sa mauvaise humeur : sûrs de leur savoir-faire, ils imposent leurs règles, même aux patrons. Ce savoir-faire artisanal est lié aux ateliers, monde clos et mystérieux (cf la définition du Dictionnaire historique de la langue française), fier de son tour de main jalousement gardé, et qui se transmet par des rites initiatiques hérités du compagnonnage d'Ancien régime. [...]
[...] Par exemple la transmission de père en fils du secret du tour de main, etc. On verra s'opérer un malthusianisme des mineurs, qui préfèrent offrir à leur enfant la possibilité de quitter ce cercle héréditaire infernal et de devenir instituteur. Nombreux seront donc les instituteurs d'origine ouvrière, en particulier dans l'Est et le Nord de la France. Le secteur tertiaire quant à lui séduit de plus en plus, et avec lui le secteur des fonctionnaires, qui donne accès à des prestations sociales, avec le développement de la notion d'emploi. [...]
[...] Se dit, paradoxalement, des ouvriers sans qualification. [...]
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