Si, selon les dogmes de Solon, homme politique, observateur et membre des Sept Sages de la cité Athénienne, à l'initiative de la brillante démocratie, « La société est bien gouvernée quand les citoyens obéissent aux magistrats, et les magistrats aux lois », il est à remarquer que la société athénienne répond à un système de fonctionnement, en réalité, plus subtil que le rigoureux cadre politique défini.
[...] Dès lors, lorsque Clisthène définit en 508 av. les critères d'accès à la citoyenneté, le réformateur définit en même temps, et par implicite, le statut de ses non-citoyens, autrement dit des étrangers dont le nombre ne cesse de croître dans la cité, irrémédiablement attirés par la prospérité de la ville. En effet, si l'on compte en 450 près de métèques, les témoignages d'anciens parmi lesquels Aristote dans La Politique, affirment que c'est ce "grand nombre" qui incita Périclès à commander des mesures restrictives. [...]
[...] Rappelons que dans toutes les sociétés antiques, à l'origine, l'étranger n'a aucune place. En effet, le métèque ne pouvait se représenter seul devant les institutions athéniennes mais recourait à un garant, le prostatès, notamment lorsqu'il s'agissait de se défendre devant le polémarque ou le palladion au civil comme au pénal. Tout siège devant les structures de la démocratie lui était tout simplement interdit. En revanche, lorsqu'il s'agissait d'une procédure criminelle, le métèque était directement et irrévocablement condamné sans discussion, ni procès. [...]
[...] Dès lors, ils sont mis en parallèle et opposés à deux citoyens grecs aux agissements totalement indignes. En effet, les métèques étaient aussi -et l'ont prouvé- d'ardents défenseurs de leur cité, mourant pour elle sans hésiter au combat, montrant sans détours leur intégration, souvent transgénérationnelle, réussie à la cité. Si donc la réalité de l'existence de ces métèques se situe bien loin des idéaux définis par Aristote et de Platon de clivage pour leur cité Idéale, la nécessité pour de nombre d'entre eux, se percevant comme athéniens, de se comporter comme tels, parfois mieux qu'eux définit un autre rapport, plus complexe à la structure originellement définie par le démos. [...]
[...] Une façon de repenser les dogmes mais aussi les philosophies trop franchement délimitées qui bloquent l'horizon des possibles tout en créant un fossé aujourd'hui presque inconciliable, entre pratiques sociétales évolutives et culture historique. 1 Iliade, IX ; XVI (dans ce dernier passage, le vers paraît interpolé) Pollux, III : « Τῶν τιuῶν uὴ uετέχων. » 3 Démosthène, LVII : « Όυχ έξεστι ξίνφ άγορ ? Ιργάζεσθαι. » C'est une loi de Solon, reprise par Aristophane, que cite Démosthène· 4 Lysias Evandre contre Erathosthène Les Trente et les métèques. Bibliographie Sources anciennes : - Lysias. Les Trente et les métèques (Contre Eratosthène (403 Lysias). [...]
[...] - Thucydides 2,13,6-7 : oldest, youngest, hoplites, metics. - Platon. La République. Les belles lettres. Paris. - Aristote, Politique. Les belles lettres. Paris. Sources contemporaines : - Mansouri Saber. [...]
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