On peut présenter le XIXe siècle occidental comme une période, une ère de transition entre l'ordre ancien et la modernité. C'est lors de cette période que se confrontent deux visions de la société, l'une déjà établie et renforcée (la société des privilèges d'AR), et l'autre, issue des mouvements populaires et révolutionnaires, se caractérisant par une recherche de l'équilibre démocratique.
Au XIXe siècle, il y a donc véritablement une force issue de l'ordre ancien, de, comme les révolutionnaires de 1789 l'appelleront, l' « Ancien Régime ». Par « Ancien Régime », les sans-culottes voulaient désigner toutes les périodes de l'Histoire Française antérieures à l'avènement de la République. Plus généralement, à l'échelle européenne, cette expression désigne un régime politique de type monarchique et absolu (le souverain est le représentant de Dieu dans la Nation, & possède tous les pouvoirs); y est associé un certain type de société, une société inégalitaire et d'ordres dans laquelle les nobles et les membres du clergé ont des privilèges respectés par l'autre partie de la population, le « Tiers-état ». Au XIXe siècle, de nombreux pays européens fonctionnent sur un système de ce type (plus ou moins « adouci »), et d'autres ont préféré exclure ce régime de leur politique. Cependant, par bien des moyens, les partisans de l'ordre ancien se manifestent dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi, on peut parler d'une survivance de l'Ancien Régime en Europe: il y reste des traces de la société des privilèges, des hommes y croient encore (résurgence), l'héritage de l'Ancien Régime n'est pas à mettre de côté, certaines politiques intérieures comme extérieures semblent caractéristiques de l'emprise du passé sur l'époque.
La situation de l'Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle nous permet-elle d'affirmer la présence ineffaçable de l'Ancien Régime dans les sociétés ? De quel héritage l'ordre ancien se fait-il le donneur à l'Europe industrielle ? Cette survivance s'oppose-t-elle à des forces plus puissantes qu'elle ?
[...] De quel héritage l'ordre ancien se fait-il le donneur à l'Europe industrielle ? Cette survivance s'oppose-t-elle à des forces plus puissantes qu'elle ? I. Des sociétés élitistes qui puisent leurs sources dans l'ordre ancien 1 La société européenne, héritière des valeurs de l'Ancien Régime Les sociétés européennes : il s'agit de sociétés dans la continuité de celles de l'AR : différentes classes les composent (en haut : l'aristocratie privilégiée, les grands bourgeois ; puis les bourgeois aux professions libérales et artisans ; et enfin, le peuple (citadins pauvres, ouvriers, paysans Il existe, comme sous l'AR de nombreuses inégalités : ce sont les plus fortunés qui ont accès à tout (pouvoir politique, conseils d'administration, médecine et progrès, culture). [...]
[...] Dans quelle mesure peut-on parler d'une survivance de l'« Ancien Régime en Europe, du milieu du XIXe siècle à 1914 ? On peut présenter le XIXe siècle occidental comme une période, une ère de transition entre l'ordre ancien et la modernité. C'est lors de cette période que se confrontent deux visions de la société, l'une déjà établie et renforcée (la société des privilèges d'AR), et l'autre, issue des mouvements populaires et révolutionnaires, se caractérisant par une recherche de l'équilibre démocratique. [...]
[...] Parce que le titre de noblesse reste une preuve de la capacité, responsabilité et prestige. La noblesse encadre la société européenne du XIXe, elle est partout : dans les terres (propriétaire), aux plus hautes sphères politiques (tenus au secret diplomatique), dans les salons mondains Finalement, la noblesse demeure la classe supérieure, symboliquement et matériellement, elle conserve (en quelque sorte) ses privilèges d'AR. Les régimes politique européens et les relations internationales continuité de l'Ancien Régime 3 Les régimes politiques européens du XIXe Faire un bref état des lieux du paysage politique européen consisterait à diviser l'Europe de la seconde moitié du XIXe en trois parties : d'un côté deux pays faisant exception, la France (qui est depuis 1852 un Empire à la fois libéral et autoritaire, celui de Napoléon III, et qui en 1870, bascule vers un régime républicain et totalement démocratique, figure d'exception en Europe à cette époque) et le Royaume-Uni (une monarchie constitutionnelle qui, depuis des siècles, affaiblit le pouvoir du souverain au profit des institutions démocratiques telles le Premier Ministre (chef de l'Etat en pratique) et le Parlement britannique (Chambre des Lords & Chambre des communes), dans ce régime, le souverain au pouvoir héréditaire n'a qu'un pouvoir symbolique). [...]
[...] Par conséquent, en 1913, 9/10e des gens sont alphabétisés en Europe. La culture de masse se développe elle aussi, de manière progressive : la culture citadine, forgée par les intellectuels, se répand dans les campagnes, par le biais de divers journaux (apparition de la presse à grand tirage). Les activités autrefois réservées aux élites privilégiées deviennent populaires et ouvertes à toutes : les chorales, les sports, ou les salons de lectures sont à présent des loisirs populaires. Les nobles, les élites se doivent de s'adapter aux nouvelles mœurs, aux nouvelles aspirations démocratiques, tout en conservant leur statut supérieur et investigateur. [...]
[...] Les élites de toute l'Europe se retrouvent dans les stations balnéaires (Brighton, Cannes) et fréquentent également des sociétés, des clubs et des salons (courses hippiques, golf, salons de lecture Les membres de l'élite (plus nombreux) adoptent le même comportement que sous l'Ancien Régime, c'est une classe supérieure ayant accès à tout, qui se regroupent entre eux On peut également ajouter quelques mots à propos d'une force structurelle de l'Ancien Régime, qui renaît dans la seconde moitié du XIXe siècle : la religion. Au XIXe, une véritable poussée et remise en avant de la religion en Europe. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture