Agression de l'Éthiopie par l'Italie, SDN Société des Nations, Mussolini, colonisation, Somalie italienne, traités internationaux, nationalisme italien, Sélassié, Alliés, sécurité collective, conflits internationaux
Il y a un ressentiment de Mussolini vis-à-vis du partage colonial dont l'Italie a été exclue. Ce traitement est jugé injuste par le Duce, qui entend bien conquérir l'Éthiopie, non seulement pour venger la bataille d'Adoua, mais aussi pour former un ensemble géographique cohérent avec l'Érythrée et à la Somalie italienne, respectivement annexées en 1889 et 1905. Les prétextes de Mussolini sont fallacieux. L'exaltation du ressentiment envers l'Éthiopie vise à légitimer l'action de l'Italie en Éthiopie, une action qui va à l'encontre du droit international, d'autant plus que l'Éthiopie est un membre de la SDN.
[...] En effet, les membres de la Ligue ont reconnu l'agression commise par l'Italie. Une commission d'arbitrage est même nommée, mais celle-ci est impuissante à réguler le différend. La volonté de faire respecter le droit international est alors abandonnée. ➢ « Cinquante nations affirmèrent qu'une agression avait été commise en violation des traités internationaux » ➢ « J'ai noté [ ] que les trois puissances considéraient leur engagement en vertu du Pacte comme absolument sans valeur » Il serait faux d'affirmer que la SDN n'a pris aucune mesure. [...]
[...] La violation des traités internationaux commise par Mussolini se fait sur le principe même du droit, en l'apparence. L'Italie, pour réparer l'injustice commise, entend commettre une injustice encore plus grande. C'est ce que souligne le négus Sélassié. ➢ « Il est sans exemple pour un peuple d'être victime d'une telle injustice » Par conséquent, Mussolini sollicite l'opinion publique italienne et mondiale, tandis que Sélassié fait appel au droit international, afin de réclamer la justice. C'est le « cri de justice » contre le « triomphe du droit » • Cette victoire mutilée constitue un terreau fertile à l'exaltation du nationalisme italien. [...]
[...] ➢ « À la Ligue des Nations, plutôt que de reconnaître le juste de droit de l'Italie, l'on ose parler de sanctions » • Si la SDN demande effectivement à la France et à l'Angleterre d'appliquer des sanctions économiques à l'encontre de l'Italie, ces sanctions sont jugées insuffisantes par Sélassié, d'autant plus que les gouvernements susnommés s'exécutent à contrecœur, ne souhaitant pas compromettre leurs relations avec Mussolini. La France et l'Italie ont en effet signé un pacte de protection mutuelle en cas d'attaque allemande. • Les sanctions prises à l'encontre de l'Italie procèdent plus du blâme que d'une réelle application des clauses du traité. Si Mussolini est affecté de ne pas voir sa légitimité reconnue par la SDN, Sélassié reproche à la SDN de ne pas prendre de mesures assez strictes à l'encontre des agissements de l'Italie. [...]
[...] Dans quelle mesure l'agression de l'Éthiopie par l'Italie met-elle à l'épreuve les principes de la Société des Nations ? Dans quelle mesure l'agression de l'Éthiopie par l'Italie met-elle à l'épreuve les principes de la Société des Nations ? I. Si l'application du droit international est l'un des objectifs fondamentaux de la SDN, ce concept reste équivoque et peut être mis au service d'intérêts contradictoires L'Italie s'estime lésée par le traité de Versailles et entend réparer l'injustice en attaquant l'Éthiopie, le seul État qui ait échappé à la colonisation européenne • Il y a un ressentiment de Mussolini vis-à-vis du partage colonial dont l'Italie a été exclue. [...]
[...] Sélassié pose la question de la valeur de la SDN, au-delà du seul conflit italo-éthiopien. [...]
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