CEE communauté économique européenne, merci le Danemark, Serge July, Europe après la guerre froide, PESC politique étrangère et de sécurité commune, Union européenne, Commission européenne, CJCE cour de justice des communautés européennes, traité de Maastricht, politique, construction européenne
L'année 1992 marque une rupture dans l'histoire de l'Union européenne, avec deux événements majeurs : le refus référendaire du Danemark d'entériner le traité de Maastricht, d'une part, la guerre de Yougoslavie et le bombardement de Sarajevo, d'autre part. Va-t-on vers une forme de fédéralisme ou vers une communauté d'États indépendants ? Le traité de Maastricht, qui instaure notamment une monnaie unique pour les États membres, manque de clarté sur la question. Au tournant de l'année 90, l'Europe vit dans un contexte d'effondrement de l'Union soviétique et du bloc communiste des pays de l'Est, avec notamment la chute du mur de Berlin en 1989.
Ce document est un article du 4 juin 1992 issu du journal de gauche Libération, rédigé par Serge July. C'est une source textuelle primaire. Serge July est un journaliste français né en 1942, il est cofondateur, notamment avec Jean-Paul Sartre, du journal Libération. Il a été maoïste dans sa jeunesse. Le journal Libération, à l'origine d'extrême gauche, a divergé vers la gauche sociale-démocrate après la démission de Jean-Paul Sartre.
[...] Une Union européenne en crise A. Nécessité de réformer le processus de construction pour éviter la désintégration En 1992, la continuation de la construction européenne est donc incertaine. Les danois ont voté contre le traité et en France, le président Mitterrand s'est finalement résolu à organiser un référendum pour donner la parole au peuple français alors que la ratification parlementaire seule était possible. Ce référendum français prévu au mois de septembre 1992 entretient le doute, car l'opinion publique française est très partagée (L41-45). [...]
[...] Son orientation ouvertement libérale déroute les tenants d'une Europe plus sociale et solidaire. Mais tout le monde pressent que le défi majeur pour les années suivantes va être l'élargissement de l'UE aux pays d'Europe orientale et centrale libérés du communiste et de la tutelle russe. L'Europe compte alors douze membres. Aux six membres fondateurs de 1957, France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays- Bas et Luxembourg, se sont agrégés l'Irlande, le Danemark et le Royaume-Uni en 1972, la Grèce en 1979 et l'Espagne et le Portugal en 1985. [...]
[...] La France et le Royaume-Uni pour leur part préfèrent conserver le statu quo fédéral en Yougoslavie. La cacophonie règne dans les rangs communautaires et l'UE peine à parler d'une seule voix. Les anciens clivages des alliances de la première moitié du XXe siècle renaissent (L14-L18). En fin de compte, c'est la vision allemande qui l'emporte. L'Allemagne s'impose en reconnaissant la Slovénie et la Croatie sans attendre un consensus européen. La communauté européenne montre une nouvelle fois son impuissance et sa faiblesse diplomatique. [...]
[...] Le régime communiste de Tito avait su étouffer les mouvements nationalistes, ethniques et religieux des différentes composantes de la fédération yougoslave. Sa mort en 1980, puis l'effondrement du communisme en Europe de l'Est autour de 1990, entraîne une démocratisation accompagnée d'une montée des nationalismes dans les anciens Etats composant la Yougoslavie. Ce séparatisme va précipiter l'éclatement de la confédération yougoslave et engendrer une guerre civile (L11-12). Ce serait l'occasion pour l'UE de démontrer ses nouvelles dispositions en matière de politique étrangère commune. [...]
[...] À l'avenir, elles vont se montrer suspicieuses et certaines vont même refuser de continuer dans cette voie en demandant un changement de méthode (L1-2). Tout le système est en crise, les États membres, leurs peuples leurs opinions publiques et les institutions de l'Union européenne. Conclusion Manque de légitimité, déficit de démocratie, élite technocratique communautaire non élue qui confisquent et imposent les décisions au niveau supranational, élargissement continuel, cette liste de griefs, non exhaustive, est longue. En privilégiant l'intégration économique par rapport aux aspects politiques de la construction, les instances européennes semblent avoir perdu l'âme du projet initial des pères fondateurs. [...]
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