Comment la mémoire de la résistance, de la déportation et de Vichy a-t-elle évolué ?

Résumé du document

Le refoulement de l'attentisme de la majorité des Français

Les Français préfèrent s'identifier à l'idée de la France unanime sous la direction du Général De Gaulle, l'homme du 18 juin 1940. Le message du Général De Gaulle du GPRF est en effet celui d'une France unie dans la victoire, témoin le discours prononcé à l'Hôtel de ville de Paris, le 25 août 1944, jour de la libération de la capitale (...)

Extraits

[...] Mémoires de la seconde guerre mondiale : un passé qui ne passe pas Henry Rousso Problématique : comment la mémoire de la résistance, de la déportation et de Vichy a-t-elle évolué ? Le redressement national s'est construit, jusqu'aux années 1970, sur le refoulement Le refoulement de l'attentisme de la majorité des Français Les Français préfèrent s'identifier à l'idée de la France unanime sous la direction du général De Gaulle, l'homme du 18 juin 1940. Le message du général De Gaulle du GPRF est en effet celui d'une France unie dans la victoire, témoin le discours prononcé à l'Hôtel de ville de Paris, le 25 aout 1944, jour de la libération de la capitale : Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé. [...]

[...] Les négationnistes (ou assassins de la mémoire divulguent l'idée de l'intervention juive et du point de détail à l'extrême droite politique. Peu à peu, partout, les enfants des déportés s'organisent sous la direction de Beate et Serge Klarsfeld pour la mémoire de leurs parents victimes des nazis. Dans les années 1970, la France effectue un examen de conscience embarrassé 2.1 ) A travers la lecture du cinéma Le premier film à parler de la France collaboratrice est Le chagrin et la pitié de marcel Ophus en 1971, mais sa diffusion est restreinte et ne concerne pas la télévision. [...]

[...] Il ouvre les fichiers des juifs et de la police Française. Des commissions d'enquête sont constituées dur la restitution des biens juifs saisis ) Le rôle de l'Eglise catholique Jean Paul 2 fait acte de repentance pour les fautes commises par les membres du clergé (exemple de Paul Tourvier qui a été caché dans un monastère). Jean Paul 2 demande pardon aux juifs lors d'une visite des camps de concentration de Pologne. Les évêques de France déclarent en 1997 Aujourd'hui, nous reconnaissons que le silence fut une faute ) La difficulté d'une juste mémoire Pourtant certains philosophes s'étonnent du déballage des faits des années noires comme le philosophe Paul Ricoeur Je reste troublé par l'inquiétant spectacle du trop de mémoire L'historien Henry Rousso dans son ouvrage Ou sont passés les allemands note le phénomène d'inversion des responsabilités ou le criminel principal, le 3ème Reich, s'efface derrière son complice actif Vichy. [...]

[...] L'affaire est révélée en 1981 et les débats sont violents en 1993-1994.Enfin la polémique se fait autour du secrétaire général de la préfecture de Bordeaux Maurice Papon qui a signé des listes de juifs envoyés en déportation (procès en 1997-1998) ) A travers la lecture des militants de la mémoire Les médias ont joué un rôle d'éveilleur des consciences. Le symbole de l' »Affiche Rouge reprise par les défenseurs des droits de l'homme (il s'agit de l'affiche allemande de 1944 avec les têtes d'activistes étrangers sur fond rouge). Le procès Barbie de 1983 est utilisé pour ébranler la mémoire officielle de la résistance : la résistance n'était pas unanime autour de Jean Moulin et de De Gaulle. [...]

[...] Les élus de droite font profil bas. A l'inverse, les communistes ont leur heure de gloire. Ils magnifient leur rôle dans la résistance intérieure et taisent la période de 1939-1941. Ils mettent en évidence les petits, trahis par les élites et ils amplifient leurs pertes (exemple du mythe des fusillés communistes pour un nombre total de civils fusillés Français par les allemands). Le pays a besoin de figures positives comme celle de Jean Moulin dont les cendres sont transférées au Panthéon en 1964. [...]