On peut identifier différentes mémoires par exemple la mémoire des maquisards qui ont résisté principalement dans le sud-est de la France. Le mémorial du mont Valérien est le monument par excellence dédié aux résistants. Le mont Valérien devient le monument officiel national de la résistance aussi bien intérieure qu'extérieure. Cependant, à côté de la mémoire de la résistance, il y a une autre mémoire, plus discrète, occultée, comme celle du Service du Travail obligatoire (STO).
Dans les années 50 et 60, de nombreux monuments aux morts ont été érigés en souvenir après la guerre, mais que cherche-t-on précisément à commémorer durant ces années qui succèdent à la guerre ?
[...] Il expliquera plus tard combien ça avait été compliqué d'avoir accès aux archives du fait de la protection du gouvernement français ne voulant pas réveiller cette terrible mémoire. Il est le premier à affirmer et à démontrer à quel point le régime de Vichy avait été loin dans la collaboration ce qui est très difficile à accepter pour les Français. Comme on le voit, le cinéma renvoie aux Français l'image qu'ils veulent se donner. On peut évoquer un autre film différent de celui précédemment évoqué mais tout aussi représentatif. [...]
[...] Il en est de même pour la mémoire du Génocide juif dans les années 50 et 60. Celle-ci est oubliée contrairement à aujourd'hui ou elle est assez largement mise en valeur avec notamment le cinéma qui est très sensible à ce sujet au 20e siècle. En résumé, les 20 années qui suivent la Guerre mettent la résistance en avant et occultent Vichy et le Génocide juif. Le résistancialisme est donc une notion importante à cette époque, cela est enraciné dans la conscience des Français et c'est un sujet très souvent abordé dans le cinéma grand public. [...]
[...] Les années 70 marquent donc l'émergence d'une mémoire de la défaite, on commence à remuer les mauvais souvenirs. De plus, il y a non seulement la mémoire de la défaite qui s'éveille mais aussi celle de la collaboration car on voit apparaître dans bon nombre d'études historiques la collaboration très active de certains Français qui n'y étaient parfois même pas contraints. On peut souligner d'ailleurs que dans le film, la collaboration est mise en avant sur le thème de la nourriture et ce n'est pas par hasard car la nourriture reste assez facile à aborder. [...]
[...] La mémoire les présente comme faisant partie de l'ensemble de ceux qui ont souffert dans les camps alors que le traitement qui leur a été réservé était vraiment différent. On sait que cela est arrivé, le Génocide n'est pas caché mais pas non plus mis en avant. De même, la mémoire officielle fait le silence pour Vichy alors que ce régime a joué un rôle dans la déportation des juifs. Le Génocide juif et Vichy touchent à la mémoire douloureuse et celle-ci est évitée. [...]
[...] On note ici l'officialisation de l'oubli de Vichy, il y a un réel souci de mettre en avant la mémoire positive. De plus, peu à peu se développe une idée selon laquelle l'attitude de Pétain aurait été subtile. Certains commencent à dire que Pétain, par ses agissements, aurait protégé la France, c'est la thèse du bouclier. Il aurait été un résistant sacrifié par son action collaborative déguisée, il aurait sauvé la France d'un sort plus lourd. Sous l'influence très forte du résistancialisme on va jusqu'à tenter de réhabiliter Vichy, mais comment peut-on expliquer cette volonté si forte ? [...]
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