shoah, Seconde guerre mondiale, devoir de mémoire, Génocide des Tsiganes, Procès Eichmann, Mythe résistancialiste
Cette dissertation explore l'évolution de la mémoire de la Shoah, du silence post-Seconde Guerre mondiale à la reconnaissance officielle et sociétale. Il examine les procès majeurs, la prise de conscience mondiale grâce à la culture et l'art, ainsi que les enjeux actuels du devoir de mémoire. Ce texte met également en lumière la mémoire encore insuffisamment reconnue du génocide des Tsiganes.
[...] La télévision et le cinéma s'emparent du sujet et permettent de toucher un large public. La diffusion de la mini-série mélodramatique américaine Holocaust en 1978, a un impact considérable auprès du grand public. En 1985, la sortie du film documentaire Shoah de C. Lanzman entend donner une vision froide et sans artifice de la réalité du génocide. Ce traitement s'oppose à celui du drame hollywoodiens, La liste de Schindler qui, bien que succès critique et public, se voit reprocher de transformer l'extermination en spectacle. [...]
[...] Dans les années 2000, on commence à discuter d'autres victimes du conflit, mais l'émergence de la mémoire du génocide des Tsiganes est encore très partielle. Le terme Porajmos reste peu présent dans l'espace public, les lieux de mémoires sont rares, mes historiens et les artistes s'emparent peu souvent de cet évènement. L'Allemagne a attendu 1982 pour reconnaître sa responsabilité dans ce génocide et la reconnaissance de la France n'est intervenue qu'en 2016. En Europe de l'Est, les Tsiganes sont encore sujets à de nombreuses vexations et violences. [...]
[...] Les pouvoirs politique y veillent (censure exercé sur le film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais). Le tournant de l'émergence de la mémoire de la Shoah Une prise de conscience avec le procès Eichmann Une fois la vague de procès de l'après-Nuremberg passée (1946 : procès et exécution d'Amon Göth, commandant du camp de Plazow : procès de Rudolf Höss, commandant du camp de d'Auschwitz), la poursuite des criminels nazies, particulièrement ceux ayant réussi à fuir à l'étranger, se ralentit. Les autorités manquent de volonté politique dans la poursuite des criminels, et c'est parfois l'action de personnalité comme Simon Wiesenthal, le « chasseur de nazis », qui permet la tenue de nouveaux procès. [...]
[...] La mémoire de la Shoah : du silence à la reconnaissance Une difficile place pour ces mémoires dans des sociétés en reconstruction Face à l'horreur La Seconde Guerre mondiale est une guerre d'anéantissement, qui tue majoritairement les civils. Les Juifs et les Tsiganes sont spécifiquement visés par la politique raciale nazie et sont l'objet d'un projet d'éradication à grande échelle. Face à la réalité de ces atrocités, les Alliés réagissent en organisant le procès de Nuremberg en 1945-1946, pour juger les criminels nazis et leurs collaborateurs. [...]
[...] Mais, ce devoir de mémoire a ses limites, car à mesure que les évènements s'éloignent dans le temps, les commémoration et les lieux de mémoire manquent parfois de signification pour les sociétés actuelles. Dans certains pays, notamment en Europe de l'Est, ce travail sur la mémoire n'a pas été suffisamment effectué, laissant la place à une instrumentalisation politique, a des oublies ou réécritures historiques et a des discours haineux. Certains discours remettent même en cause la réalité de la Shoah : on parle de négationnisme. En France, les pouvoirs publics se sont emparés de ce problème par la loi Gayssot en 1990, qui permet la poursuite devant les tribunaux de propos négationnistes. [...]
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