Occupation nazie, politique de collaboration, régime pétainiste de Vichy, mythe « résistancialiste », cendres de Jean Moulin, Auschwitz, déportés juifs.
Les Français sortent meurtris et divisés des années de guerre. Troublés par la défaite militaire de 1940, l'occupation nazie et la politique de collaboration du régime de Vichy, nombre d'entre eux préfèrent taire les ambiguïtés de cette période, à tel point que l'historien Henry Rousso a parlé d'un « syndrome de Vichy » dans un ouvrage qui en porte le nom, paru en 1987. Ainsi, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l'opinion publique française semble persuadée d'avoir majoritairement résisté pendant la Seconde Guerre mondiale.
[...] Si la déportation est évoquée, c'est surtout pour mettre en valeur l'expérience inhumaine vécue par les résistants. La spécificité de la déportation des juifs et le caractère racial de ce génocide sont niés. Les témoins sont peu nombreux, leur présence et leurs propos dérangent. Ce déni entre en résonance avec leur propre incapacité à faire le récit de l'expérience des camps. Simone Veil, aujourd'hui femme politique française, est une rescapée d'Auschwitz-Birkenau. Elle a témoigné des difficultés rencontrées par les anciens déportés Juifs. Les souvenirs tragiques ne voulant pas être entendus, leurs témoignages étaient occultés. [...]
[...] Il convient d'oublier la défaite de 1940 où le général Pétain a choisi de capituler et de collaborer. Le général de Gaulle et ses partisans valorisent l'image d'une France très largement combattante et résistante. Ce mythe résistancialiste est entretenu par l'estime portée aux résistants, en particulier au général de Gaulle, qui devient l'homme du 18 juin Le Parti Communiste Français, lui, passe sous silence le pacte germano-soviétique et s'autoproclame le parti des fusillés alors que le total des fusillés en France avoisinerait le nombre de Le cinéma conforte à sa manière cette image héroïque en célébrant les actes de bravoure plus que les côtés moins reluisants de l'action des Français sous l'Occupation. [...]
[...] Les lois d'amnistie se multiplient donc, et vont par exemple concerner les Alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande (les Malgré-Nous qui ont participé au massacre de 642 civils à Oradour-sur-Glane en 1944. Enfin, en 1956, le film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais montrant un gendarme français surveillant un convoi de déportés est censuré. Sont également tus les souvenirs et la parole des principales victimes du conflit : les combattants, les prisonniers de guerre et les déportés juifs. Leur statut de vaincus en fait des antihéros. [...]
[...] La mémoire patriotique de la Seconde Guerre mondiale Une vision faussée de l'histoire Les Français sortent meurtris et divisés des années de guerre. Troublés par la défaite militaire de 1940, l'occupation nazie et la politique de collaboration du régime de Vichy, nombre d'entre eux préfèrent taire les ambiguïtés de cette période, à tel point que l'historien Henry Rousso a parlé d'un syndrome de Vichy dans un ouvrage qui en porte le nom, paru en 1987. Ainsi, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l'opinion publique française semble persuadée d'avoir majoritairement résisté pendant la Seconde Guerre mondiale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture