Le XIXe siècle est considéré comme le « siècle de l'hygiène publique ». L'hygiène publique est définie comme un ensemble connexe de disciplines comprenant la médecine, la pharmacie, la chimie, le génie civil et militaire, l'administration publique, les statistiques et l'économie politique. Les hygiénistes étant donc tour à tour médecins, chimistes ou administrateurs.
Les villes du XIXe sont à la fois des lieux de meilleur encadrement médical des populations par rapport au monde rural, grâce à leurs hôpitaux, leurs écoles de médecine, leurs sociétés de secours mutuels, et des lieux pathogènes. Mais, l'entassement des classes populaires, la présence de l'excrément et de la putréfaction, ainsi que les nouveaux risques liés à l'industrie chimique suscitent la crainte des habitants. Les pouvoirs publics ont de plus en plus cherché à lutter contre le facteur environnemental de morbidité et de mortalité. D'autre part, l'épidémie de choléra qui sévit en 1832 a fait prendre conscience de l'insuffisance des moyens d'hygiène individuels dans la lutte contre les fléaux infectieux qui reposait essentiellement sur la mise en quarantaine et sur l'incinération des objets que les malades avaient pu toucher. Ceci a donc conduit les autorités à mettre en place une politique d'hygiène collective qui a débouché sur « l'hygiène sociale » avec notamment le développement du réseau des égouts.
[...] Comme nous le verrons plus tard, l'application du décret est inégale et dépend des administrations préfectorales. Même si le Conseil de salubrité est influent, il est seulement consultatif et est chargé d'établir des statistiques de morbidité, d'étudier les insalubrités produites par certains établissements industriels et de déterminer les mesures de nature à assainir le cadre urbain. C'est surtout dans les grandes villes où se développe considérablement l'industrie que les préfets sont de plus en plus soucieux de faire respecter le décret de 1810. [...]
[...] Entre Etat industriel ou Etat hygiéniste, le XIXe siècle est marqué par des mutations profondes en matière d'intervention gouvernementale. Même si cette période correspond au développement de l'hygiène publique définie comme les modifications imprimées à l'homme par l'état social l'Etat se doit également de favoriser l'industrie afin d'assurer la prospérité générale. L'hygiène publique possède alors pour la première fois ses organes d'évaluation et de décision. La régulation des industries classées soit «dangereuses, incommodes ou insalubres a été pensée avant tout pour protéger les intérêts des industriels, particulièrement des chimistes, contributeurs à la croissance économique du pays. [...]
[...] Comme la plupart du temps, Paris sert de laboratoire : le transfert des cimetières de la ville est décidé par le parlement en 1763 et 1765, et achevé vers 1787. Cette mesure est inégalement appliquée selon les villes, et ce jusqu'à la Révolution : par exemple, Lyon n'éloigne pas ses morts jusqu'au début du XIX alors que certaines villes comme Rouen et Caen appliquent cette mesure dès 1781-1782. Un changement s'est alors opéré dans les consciences : la santé des vivants passe désormais avant le culte des morts. [...]
[...] A présent, nous allons voir quelles structures ont étaient mises en place pour lutter contre les nuisances urbaines. Les structures d'encadrement de l'hygiène publique, pour lutter contre les nuisances urbaines : Il faut rappeler que dès la fin du XVIIIe siècle, il existe déjà de nombreuses formes de pouvoirs locaux, voire étatiques, qui s'intéressent à la question de la salubrité publique. Concernant la France, le tournant est surtout marqué par le ministère d'Antoine Chaptal (médecin et chimiste de renommée) et la création du premier Conseil de salubrité, à Paris, le 6 juillet 1802. [...]
[...] D'autre part, pour épurer les eaux souillées par la vie urbaine, les chimistes et les agronomes mettent au point dans la deuxième moitié du XIXe, le système des champs d'épandage. Il assure à la fois l'épuration des eaux usées par les micro-organismes vivant dans le sol, et l'évacuation vers les couches plus profondes du sous-sol des eaux épurées. Le sol en place est utilisé comme système épurateur et comme moyen dispersant. Enfin, le développement de l'activité industrielle dans et aussi autour des villes entraine une pollution croissante des cours d'eau : l'eau devient de plus en plus impropre à la consommation, les poissons sont progressivement asphyxiés par manque d'oxygène . [...]
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