Il s'agit d'une dissertation sur les dires du maréchal Hubert Lyautey en 1926, alors en campagne militaire au Maroc, “La seule excuse de la colonisation, c'est la médecine”.
[...] Selon la Charte des Nations Unies velléités d'indépendance se multiplient et avec elles, l'indépendance vis-à-vis du modèle médical français L'excuse coloniale : un sujet polémique qui tend vers une réhabilitation ? Il ne faut pas penser que du fait des indépendances, la France n'impacte plus ses anciennes colonies sur le plan médical. La France reste un centre de formation médical qui attire des milliers d'étudiants étrangers en étude de médecine. Le réseau de l'Institut Pasteur est présent dans 27 pays dans le monde, et la diffusion de la révolution pastorienne contribue à améliorer le niveau de vie dans le monde. [...]
[...] Séparée de l'administration coloniale et militaire, elle ne peut assurer à la France sa domination. Mais selon l'idéal de civilisation propagé par la France, la médecine correspond davantage à l'héritage des Lumières, à l'effort du progrès et de la lutte contre l'obscurantisme, plutôt que ses forces militaires. Cet outil de propagande indispensable permet aussi à l'opinion métropolitain de souscrire plus largement au portrait mystique de la France qui, à la suite de plus d'un siècle d'instabilités politiques, a besoin de former l'unité nationale. [...]
[...] L'image de la France bienfaitrice se nourrit toujours de la médecine coloniale, au même titre que la construction d'infrastructures coloniales (routes, ponts, chemins de fer Malgré les autres « excuses » que la France peut s'inventer notamment dans la propagande coloniale, Lyautey cite la médecine. En quoi la médecine peut-elle est être conçue comme un élément central du dispositif impérialiste de la France sur ses colonies ? 1. La course aux colonies du 19ème siècle, ou l'établissement d'une politique de contrôle des populations 1.1. Une colonisation de territoires qui s'accompagne d'une domination de peuples indigènes. La dynamique coloniale résulte d'un état de concurrence entre des nations rivales. [...]
[...] Celle-ci se consacre à former du personnel médical indigène. D'abord « médecin auxiliaire », terminologie qui détermine sa condition de subalterne dépendant, le médecin qui sort de l'École de Hanoi n'est toutefois pas un simple infirmier et il est responsable de ses actes (1904). Il est en fait une sorte d'équivalent aux officiers de santé métropolitains qui viennent tout juste de disparaître (loi sur l'exercice médical, 1892). Mais la volonté hégémonique de la médecine occidentale se heurte aux pratiques traditionnelles, et au manque de médecins pour couvrir une telle demande. [...]
[...] Introduction : La médecine est perçue comme un des progrès humanistes au XIXe siècle. Tout comme la chimie ou la métallurgie, cette science est un objet de convoitise pour les puissances européennes. La mise en concurrence des empires coloniaux (français, britanniques, italiens, allemands ) dans le domaine économique et militaire, s'accompagne d'une rivalité scientifique importante. L'orgueil des états impérialistes devient la source de conquêtes et de domination de peuples entiers en Afrique, en Asie, ou en Océanie. Ceux-là sont à leur tour des butins, permettant l'affirmation de l'autorité européenne. [...]
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