E, Pinochet, Banzer, Salvador Allendexpériences démocratiques, Seconde Guerre mondiale, Amérique latine, système politique, révolution cubaine, mouvement castriste, révolution, modèle politique, modèle économique, autoritarisme
On vient d'écouter les derniers mots du dernier discours de Salvador Allende, symbole d'une période politique tourmentée et extrêmement riche en événements dans l'histoire de l'Amérique latine. Si le XVIIIe et le XIXe siècle représentent une période charnière de l'histoire de l'espace latino-américain à la suite des prises d'indépendance successives, le XXe siècle a lui aussi été le théâtre de nombreuses transformations des régimes politiques de la région. Ici, on se concentrera sur une temporalité très précise qui s'étend du début des années 60 à la fin des années 1990. Cette période nous rappelle évidemment à l'importance du contexte de Guerre froide et au basculement que va connaître le conflit dans une période à cheval entre la fin des années 50 et le début des années 60 : en Europe, on construit le mur de Berlin en 1961 tandis que du côté de l'Amérique latine Fidel Castro mène la révolution cubaine en 1959. Des deux événements, c'est bien évidemment le dernier qui nous intéressera le plus, puisqu'on verra qu'elle aura un impact majeur quant à la structure politique de la région. Et ce, notamment à travers un basculement révolutionnaire et souvent autoritaire de certains régimes qui, après la WWII avait connu une "euphorie démocratique" pour reprendre les mots d'Olivier Dabène.
[...] Fulgencio Batista, un militaire pro américain, est l'homme fort du pays depuis 1934 et son arrivée au pouvoir après un coup d'état militaire. Jusqu'en 1952, il mène Cuba d'une main de fer, et ce même lorsqu'il n'est pas officiellement à la tête du pouvoir. L'année suivante va marquer le début de la révolution cubaine le 26 juillet 1953 avec l'assaut raté de la caserne de Moncada par un petit groupe de révolutionnaires communistes ayant pour chef de file Fidel Castro. [...]
[...] La première prise dans son sens politique en tant que suppression d'un ordre établi et de son remplacement par un autre, la seconde qui d'après Juan Linz correspond à « des systèmes politiques au pluralisme limité, politiquement non responsable, sans idéologie claire, mais pourvue de mentalités spécifiques, avec une mobilisation politique disparate ou inexistante, et dans lesquels un leader ou, une oligarchie gouverne dans des limites volontairement floues » L'analyse historique des problématiques de la région durant cette période doit prendre en compte plusieurs facteurs : le contexte géopolitique mondial qu'est celui de la guerre froide, la grande diversité structurelle de chaque espace au sein du continent, ainsi que les interdépendances entre lesdits espaces qui malgré leurs caractéristiques propres renferment une certaine unité. Diversités ethniques, culturelles, mais unité idéologique qui tient à l'héritage bolivarien construit au XIXe siècle. Alors par quels mécanismes les expériences démocratiques connues après la Seconde Guerre mondiale en Amérique latine se sont-elles érodées ? I. Le tournant de la révolution cubaine A. [...]
[...] Il s'agit également de prendre en compte le rôle joué par l'administration Kennedy au début des années 60, qui adopte une position moins agressive vis- à-vis de ses voisins du sud à travers la Charte de Punta del Este (ppt) qui s'inscrit dans la dynamique plus large de l'Alliance pour le progrès et le réformisme. Les objectifs fixés par cette charte sont extrêmement globaux (économie, sociale, politique ) et extrêmement audacieux au vu du développement de la région. Kennedy cherche à opposer au castrisme un modèle progressiste plus doux, mais l'ambition semble trop grande puisque les objectifs ne seront pas atteints et créeront un fort clivage social entre les pros et les antis principalement formés des élites bourgeoises. [...]
[...] Le régime de Pinochet abouti sa chute réelle en 1988 lors d'une défaite à un référendum qui devait décider de la prolongation de son mandat, et qui aboutira à l'élection d'un nouveau Congrès et d'un président de gauche : Patricio Aylwin. La transition démocratique chilienne reste assez exceptionnelle de par sa longueur dans le paysage politique latino-américain, en Uruguay les militaires laissent leur place après un plébiscite dès 1980. La junte brésilienne quant à elle s'avoue vaincue après avoir tenté de se maintenir jusqu'aux législatives de 1985. [...]
[...] En 1984, la conférence de Carthagène va permettre aux pays endettés de témoigner de leur situation auprès de l'extérieur, à la tribune des Nations Unies l'ancien président péruvien Alan Garcia estime devoir faire un choix entre « la dette et la démocratie ». À la suite de divers plans d'aide émanant des états et des banques, et de réformes fiscales profondes les économies latines remontent la pente au début des années 1990. La libéralisation des échanges est facilitée et les économies parviennent enfin à se développer. [...]
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