L'expression de masses de granit est directement issue d'une métaphore de Napoléon lui-même, qui comparait la société telle qu'il l'avait « trouvée » en 1799 avec une multitude de « grains de sable », glissante, mouvante et sans cohésion. Donc dangereuse. C'est pour contrer ce danger, celui d'une société éclatée, sujette au désordre, à la guerre civile, aux mouvements éphémères comme des marées de guérilla ou de révolte, que Napoléon cherche à rénover de fond en comble la nation. Et cela passe nécessairement par la dotation de nouvelles fondations à une société qui, selon lui, en manque cruellement : d'un château de sable il veut élever une citadelle ; il se fait architecte de la nation (...)
[...] Il revient donc sur les méthodes de la révolution, et rappelle l'Eglise dans son giron pour mieux la contrôler. LA NOTABILITÉ Napoléon crée et renforce cette notabilité à travers la création de titres impériaux (de 1804 à 1808), mais surtout, au travers d'un nouveau mode de promotion sociale : la carrière militaire, par exemple, offre des opportunités d'ascension importantes. La légion d'honneur représente la synthèse des élites militaire et civile, et consacre le culte du mérite et de la richesse. [...]
[...] Par ailleurs, une école primaire pourra appartenir à plusieurs communes à la fois tandis qu'il y aura un lycée, au moins, par arrondissement de chaque tribunal d'appel.[4] La création en 1808 de l'Université Impériale corps d'Etat occupé de l'enseignement entérine cette organisation, rassemble l'enseignement supérieur dans les nouvelles Facultés. Elle détermine les diplômes, que l'on retrouve encore longtemps sous la même forme : baccalauréat, licence, doctorat. On commence à comprendre ce qui confère aux masses de granit toute leur importance. Le Concordat définit les rapports de l'Etat et de l'Eglise jusque 1905 malgré les retours en arrières, abandons éphémères ou évolutions qu'il subit au cours des régimes qui se succèdent après l'Empire, il reste fondamental jusqu'à cette date. [...]
[...] Bibliographie V. Azimi, Les Premiers sénateurs français, Paris, Picard L. Bergeron et G. Chaussinand-Nogaret, Les Masses de granit : cent mille notables du Premier Empire, Paris, éditions de l'Ecole des hautes études en sciences sociales Napoléon Bonaparte, Mémorial de Sainte-Hélène Loi du 11 floréal an Titre Article 1er. [...]
[...] Alors que la Révolution avait installé une administration collégiale à la tête des départements, relativement indépendante du centre, avec un rôle seulement secondaire des commissaires dépéchés par l'Etat sur le territoire, le Premier Consul semble revenir à un système que le souvenir de l'Ancien Régime et de ses intendants avait diabolisé : il déploie des préfets, agents de l'Etat central et à la compétence administrative exclusive. La loi du 28 pluviôse de l'an VIII stipule que le préfet sera chargé seul de l'administration. L'ENSEIGNEMENT La réforme napoléonienne de l'enseignement se fonde peu ou prou sur les lois du 30 vendémiaire et du 3 brumaire de l'an IV, qui mettent en place les écoles primaire et secondaire, mais plus remarquablement, le concept d'écoles spéciales et et d'écoles de service public. [...]
[...] L'organisation administrative de la France, au travers des préfets, a certes connu des modifications, mais toujours sur la base de 1800, et ce type de centralisation n'a jamais été remis en cause. Le Franc Germinal est resté stable jusqu'en 1914 et en vigueur jusqu'au franc Poincaré de 1928. Les structures de l'instruction publique sont toujours les mêmes, et les grandes écoles du Consulat ou de l'Empire sont, encore aujourd'hui, les établissements prestigieux qui forment l'élite intellectuelle : Ecole normale supérieure, facultés, Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr, parmi d'autres, facultés. [...]
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