En – 600 avant notre ère, des bateaux grecs en provenance de Phocée (Asie Mineure) accostent dans la calanque actuellement à l'emplacement du Vieux-Port et vont fonder le comptoir phocéen de Massalia. Cette présence d'un comptoir commercial phocéen est donc attestée dès la période archaïque et cette influence de la cité-mère Phocée durera sans discontinuer jusqu'à la chute de celle-ci en 546 av. J.-C. prise par les armées perses de Cyrus le Grand.
[...] Cet ensemble atteste encore clairement la présence phocéenne à la fondation de Massalia. Fouilles d'une carrière de calcaire Boulevard de la Corderie, Marseille. Denis Gliksman, Inrap 2017. Si la fondation par les Phocéens du comptoir de Massalia est un phénomène admis, son récit légendaire ou rapporté à travers les auteurs antiques n'en permettait pas une lecture factuelle. A travers les fouilles menées ces 25 dernières années, les sources archéologiques permettent de matérialiser la présence phocéenne dès l'origine de Massalia et donc de mieux comprendre la position essentielle de ce comptoir dans les équilibres du bassin méditerranéen. [...]
[...] Coupes ioniennes de la Pointe Lequin et de la place Jules-Verne, Marseille. Musée d'histoire de Marseille Le réseau urbain Le tracé des rues qui a été mis au jour par l'archéologie (fouilles du quartier du Panier ou esplanade de la Major) remonte au VIe siècle. Il s'agit de tronçons de voirie qui forment une véritable trame urbaine. Tracé urbain grec, Quartier de la Major, Marseille. Inrap Au-delà de l'habitat simple connu, on suppose la présence d'édifices publics et religieux. La découverte de statuettes en bas-relief (naskoï répandues en Ionie) indique sans doute la présence d'un sanctuaire à proximité ; de même les chapiteaux ioniques montrent l'inscription ionienne de la cité. [...]
[...] Ville de Marseille L'artisanat d'origine ou d'influence grecque est aussi attesté par l'archéologie. Dès le VIe siècle apparaissent des vestiges du travail du métal (Vieux-Port) et surtout une production céramique de tradition ionienne. A partir de -540 commence une production d'amphore à vin locale de même tradition. La céramique mise au jour à Massalia est clairement ionienne directement importée soit toujours de tradition ionienne mais peu à peu produite sur place (tel qu'attesté par la composition des pâtes de fabrication). [...]
[...] Le mythe de la fondation L'histoire légendaire de la fondation de Massalia est décrite par les auteurs grecs et latins dès le IVe siècle. Celle-ci décrit l'arrivée de Protis le phocéen en qualité d'émissaire à l'emplacement de la future Massalia pour négocier avec le roi des Ségobriges habitants indigènes de ces terres. Protis aurait alors reçu une demande en mariage de la part de Gyptis la fille du roi autochtone qui offrit alors les terres de Massalia au grec. Cette légende qui marque l'implantation mythique des Phocéens à Massalia peut néanmoins se lire comme le symbole de la naissance de la ville dans l'union grecs et autochtones. [...]
[...] Le port de Massalia Les fouilles place Villeneuve-Bargemont ont permis de mettre au jour les vestiges d'un quai qui sont les plus anciens vestiges de l'aménagement littoral du comptoir phocéen. C'est lors de la fouille de la place Jules-Verne en 1993 que sont mises au jour deux exceptionnelles épaves de bateaux grecs archaïques datées de -550. Assemblées sur bordés et utilisant des ligatures en lin, ce type d'embarcation est clairement fabriqué avec les techniques phocéennes. Ces deux grandes barques côtières sont des vestiges exceptionnels de l'origine phocéenne de la fondation de Massalia. Les épaves grecques Jules-Verne 7 et 9 et leur reconstitution, Marseille. [...]
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