« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ». Cette citation de Jean Jaurès montre à elle seule deux des principaux objectifs de l'union des socialistes : la lutte contre le capitalisme et la défense de la paix internationale. Néanmoins, le 2 août 1914 est une date noire. L'organisation politique internationale du mouvement ouvrier qui s'était promis, il y a deux ans encore au congrès de Bâle, de mener la lutte la plus résolue qui soit contre la guerre, s'avère incapable d'en empêcher le déclenchement. L'alliance des prolétaires européens a échoué.
Par prolétaire, il faut entendre une personne qui ne peut attendre de ressources que de la rémunération que lui alloue celui auquel il loue ou vend sa force de travail. Un prolétaire ne possède donc pas le moyen de production qu'il utilise. L'expansion de cette classe vivant le plus souvent dans la misère la plus totale est due aux progrès techniques exponentiels du XIXe siècle. Nous nous concentrons cependant sur la période s'écoulant de 1850 à 1914. Le fer, la machine et l'usine ont alors remplacé le bois, le métier et l'industrie domestique. Le socialisme tend alors à s'implanter sous la forme classique de l'action politique, à savoir, les partis autonomes ce qui lui permet de pénétrer au centre du pouvoir, dans l'appareil d'Etat.
1914 demeure en effet une date charnière pour le socialisme européen. De façon imprévue, l'immense majorité de ses forces bascule dans le camp de l'Union sacrée. Mais cet incroyable retournement pose problème. L'écart est total entre les proclamations énoncées antérieurement et les positions brutalement prises à partir d'août 1914. Comment en est-on arrivé là ? Peut-on parler de « faillite » voire de « trahison » de la seconde Internationale ?
[...] Les premiers prônent une grève générale insurrectionnelle en cas de guerre et les seconds une orientation plus modérée. La question de la grève générale est renvoyée au congrès qui aurait dû se tenir en août 1914 à Vienne. Le fait est que malgré les tentatives d'unification de l'Internationale, les partis socialistes sont déjà contaminés par le nationalisme en grande partie en raison de leur intégration croissante dans leurs structures étatiques. À la veille de la Première Guerre mondiale, la seconde Internationale et les organisations qui la composent donnent toutes les apparences d'un gouvernement en plein essor. [...]
[...] Hatier J'ai utilisé ce manuel pour la partie Le socialisme : anarchisme, marxisme, réformisme du chapitre 16 afin d'avoir une idée synthétique de ce qu'étaient le marxisme et le réformisme. Ouvrages spécialisés Histoire générale du socialisme, Tome 2 de 1875 à 1918, éd. Quadrige La partie sur la seconde Internationale est très utile. Cet ouvrage offre aussi une étude détaillée des partis socialistes européens. L'Europe des socialistes de Michel Dreyfus, éd Complexe La première partie du livre est très intéressante et je m'en suis beaucoup inspirée notamment pour ma troisième partie. Histoire du socialisme européen de Elie Halévy, éd. [...]
[...] Tout d'abord, l'implantation du socialisme est un phénomène commun à toute l'Europe et des mêmes revendications socialistes se trouvent diffusées indépendamment des ancrages nationaux. Les progrès du socialisme européen sont incontestablement liés à l'expansion de la classe ouvrière. S'il s'effectue à vitesses variables, le développement du prolétariat permet tout de même aux socialistes d'établir un tronc de doctrine politique et économique commun. On retrouve ainsi dans le courant marxiste majoritaire la volonté de combiner un programme théorique visant à s'installer au pouvoir à terme et un programme pratique qui cherche à améliorer les conditions de vie immédiate de la population (journée de huit heures, salaire minimum ou système d'assurances). [...]
[...] Le dernier conflit, et le plus important, est celui qui opposa Marx et Bakounine dès le congrès de Bâle en 1869 et qui déchira et paralysa toute la première Internationale pour finalement provoquer sa désagrégation. Bakounine reproche à Marx son autoritarisme et sa centralisation et souhaite instaurer un régime d'anarchie. À l'opposé, Marx compte sur l'Etat démocratique et sur l'action politique pour arriver à ses fins tandis que Bakounine, pour qui l'Etat est forcément mauvais, défend la grève générale et la mise en place de fédérations de petites communes. [...]
[...] Cette idée de la dialectique est empruntée à Hegel. Pour Marx, le moteur de l'histoire est la lutte des classes qui oppose les propriétaires des moyens de production aux prolétaires qu'ils dominent et oppriment. L'Etat n'est plus qu'un instrument au service de la classe dominante. S'inspirant des travaux d'économistes comme Ricardo, il montre que le capitalisme concentre le capital entre les mains de la bourgeoisie et du même coup, paupérise le reste de la population rendant la crise est inévitable. [...]
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