Entre 1947 et 1956, deux états, le Maroc et Israël ont connu de nombreux bouleversements. Le premier mena sa lutte d'indépendance, le second tenta de s'installer et de perdurer. Pour les deux états, ces processus ont été entamés bien avant la Seconde Guerre mondiale mais ils se sont clairement déclenchés en 1947.
[...] -Télégramme n°443 du 1/03/1955 de Lacoste Résident général de France au Maroc à tous les chefs de régions au Maroc. Suite à l'annonce de la mort de trente-cinq militaires égyptiens sur la frontière israélienne, ordre de protéger les juifs marocains, surtout les mellahs. -Télégramme n°907 du 06/04/1955 de Lacoste au Ministère des Affaires étrangères. Annonce du voyage de Guerszuni aux Etats-Unis pour prendre contact avec les organisations juives américaines (avec l'appui de la Résidence générale) et exposer les efforts faits pour améliorer le sort des juifs marocains. [...]
[...] SERIE LEVANT, sous série Levant 1944-1955 Volume 1 -Lettre 519 du 24/01/1949 du Ministre des Affaires étrangères Robert Schuman à Mr Fisher, représentant du gouvernement provisoire d'Israël à Paris. Reconnaissance d'Israel par la France. SERIE MAROC-TUNISIE, sous-série Maroc, 1945-1955 Volume 2 : Les Résidents généraux : Général Juin et Général Guillaume, Janvier 1950-Avril 1954. --Janvier 1950- décembre 1950 -Télégramme 163 du 21/01/1950 du Ministre des Affaires étrangère Robert Schuman au Général Juin. Annonce du soutien du ministère et du gouvernement à la politique de Juin à condition qu'il informe de ses intentions. [...]
[...] Ils ne firent aucun compromis mais ils acceptèrent de fermer les yeux quand la discrétion des activités le permettait. Les liens commerciaux entretenus entre le Maroc et Israël sont donc le fait de la volonté française qui cependant refusa de faire passer des raisons économiques avant la stabilité de sa position au Maroc. Néanmoins, refuser l'accès de quelques navires israéliens aux ports marocains n'engendrait des conséquences importantes mais l'enjeu de l'absence officielle de relations israélo-marocaines devenait tout autre dès lors qu'elle prenait une dimension humaine par le biais de l'aliyah marocaine. [...]
[...] A ces départs officiels s'ajoutaient les départs clandestins organisés par des passeurs à la frontière algérienne. Toutefois, si d'un point de vue affectif, la communauté juive marocaine soutenait la création de l'état d'Israël, elle n'y prenait pas pour autant une part des plus actives, la grande majorité des juifs marocains ignorant les implications réelles du sionisme. Malgré tout, cet engagement minoritaire était plus que ne pouvait en supporter la susceptibilité arabe qui exprimait clairement sa désapprobation notamment à la Résidence Générale. [...]
[...] Ce journal montre l'autre visage de la communauté juive marocaine, celui du conformisme prudent qui évitait tout les sujets pouvant gêner la politique française. Les seules revendications de la Voix des communautés étaient de natures sociales et culturelles et il fallut attendre une radicalisation encore plus nette des événements pour voir la Voix des communautés sortir de son conservatisme prudent. Une fois de plus, l'étude des parutions juives illustre le dilemme récurrent de la communauté juive marocaine, dilemme dont elle peine à sortir et dont on peut se demander si elle souhaitait vraiment sortir tant sont manifestes ses craintes et ses hésitations à prendre position. [...]
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